Créé en juin 2019, le Projet d’appui à l’inclusion financière et à l’accès au financement des petites et moyennes entreprises (PAIF-PME) est enfin opérationnel. Au cours d’une cérémonie officielle, le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, représenté par la ministre chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, a procédé au lancement des activités dudit projet qui va durer six ans. C’était le 6 octobre 2020 à Ouagadougou.
Financé par la Banque mondiale et l’Etat burkinabè à hauteur de 56 milliards FCFA, soit 55.000.000.000 FCFA financés par IDA et 1,275.065 FCFA par l’Etat burkinabè pour une durée de six ans (2019-2025), le Projet d’appui à l’inclusion financière et à l’accès au financement des petites et moyennes entreprises (PAIF-PME) ambitionne d’accroître l’accès aux services financiers. Également, à faciliter l’accès au crédit pour les bénéficiaires ciblés que sont les particuliers, les agriculteurs, les femmes et les PME non desservis ou mal desservis financièrement.
De façon spécifique, explique le coordonnateur du projet, Célestin Santéré Sanon, le projet vise à inclure plus de personnes dans le secteur financier en encourageant l’utilisation de comptes de transaction simples pour recevoir et effectuer des paiements ; soutenir des activités visant à renforcer les capacités institutionnelles et à assainir le secteur de la microfinance afin d’élargir la portée des services financiers ; soutenir la mise en place d’une garantie partielle de portefeuille (GPP) et le renforcement des services de développement des entreprises (SDE) et des solutions de technologies financières ; et d’appuyer la gestion du projet par la mise en place de l’Unité de gestion du projet.
Le PAIF-PME, soutient la ministre chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, est comme un instrument de développement majeur de lutte contre la pauvreté. Il va donc permettre d’accroître d’ici 2022, selon elle, le taux d’inclusion financière à près de 75%. « Nous venons de loin. De 2013 à maintenant, nous sommes passés de moins de 30% à pratiquement 60% du taux d’inclusion, et ce sont des efforts louables qui sont non seulement du gouvernement, mais aussi de ses partenaires et des acteurs stratégiques tels que le secteur privé et le secteur bancaire », a-t-elle assuré.
Cet accès aux crédits, renchérit la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina, Maïmouna Mbow, est un levier important qui facilitera la relance économique après cette pandémie de Covid-19 et son impact négatif sur le plan économique. En plus de cela, Mme Mbow est convaincue que la garantie partielle qui est l’élément majeur dans le projet va permettre aux banques de donner facilement des crédits aux couches vulnérables, aux femmes, aux jeunes sans qu’ils aient des garanties énormes. Toute chose qui permettrait, entre autres, de financer l’économie et la relance. « C’est un projet très important dans le dispositif de développement du pays et nous allons accompagner le gouvernement à atteindre les objectifs de l’inclusion financière et également de pouvoir profiter de la digitalisation pour numériser les services financiers », a-t-elle assuré.
Accueillant positivement le démarrage de ce projet qui s’inscrit, selon lui, dans une dynamique de transformation digitale de l’administration financière, le président de l’Association des professionnels de banques et établissements financiers du Burkina, Martial Goeh-Akué, a promis de travailler afin que le taux d’inclusion financière soit de 75% dans 3 ans. o
Hannifah SAWADOGO
Encadé
C’est quoi l’inclusion financière ?
Célestin Santéré Sanon, coordonnateur du projet :
‘’L’inclusion financière est l’ensemble des dispositifs mis en place pour lutter contre l’exclusion bancaire et financière des populations. Elle a pour but d’élargir l’accès à des produits et services financiers abordables pour les populations exclues du circuit bancaire classique. Elle permet donc aux populations pauvres de financer leurs activités, d’épargner, de subvenir aux besoins de leurs familles et de se protéger contre les risques de la vie courante’’. o