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Promotion de la finance islamique: les solutions proposées par l’UEMOA

La finance islamique peine à s’installer dans l’Union. Pourtant, certains de ses produits, notamment, le Musacat, la Salam, la Ijara, la Mourabaha, etc., devraient intéresser une partie des habitants de l’UEMOA. Il s’agit des exploitants agricoles. D’autres secteurs peuvent également être énumérés en fonction de leur besoin en adéquation avec les produits financiers islamiques.

Ce sont, notamment, l’immobilier, le commerce intra régional, les nouvelles technologies et bien d’autres. Mais en plus de la faible capacité d’absorption des produits de la finance islamique, il faut aussi compter sur la faible pénétration de ce secteur dans l’Union.

Pourtant, depuis 2012 au moins, plusieurs types d’actions ont été menées dans le cadre de la promotion de la finance islamique. Des séminaires, forums, campagnes promotionnelles, des actions au plan règlementaire, etc. Selon le rapport sur l’état des lieux de l’industrie de la finance islamique dans la zone UEMOA, force est de constater que la finance islamique, malgré tous ses avantages et son potentiel, n’arrive toujours pas à connaitre le grand décollage espéré. Pour ce faire, l’UEMOA a dressé une liste de solutions pour une meilleure pénétration.

L’une d’elles consiste à mener une politique harmonisée, tout en intégrant toutes les parties prenantes afin de faire éclore l’intégralité du potentiel de la finance islamique. Cela pourrait se matérialiser par une politique concertée de formation et de fiscalité.

« Cette politique devrait, à terme, permettre à toutes les grandes universités de la zone de proposer soit un module de finance islamique, soit ouvrir des départements entiers consacrés à cette industrie », a précisé l’UEMOA.

Les Etats devraient tous donc adopter une politique fiscale qui tienne compte des spécificités de la finance islamique afin de lui donner les mêmes chances en termes de compétitivité. Cela est l’une des voies certaines de promotion de l’innovation au sein de cette industrie.

L’autre solution trouvée par l’UEMOA est directement destinée aux promoteurs de la finance islamique. Il s’agit de créer un lobbying efficace. « Plusieurs des maux dont souffrent la finance islamique dans la zone UEMOA découlent, en grande partie, de sa méconnaissance aussi bien par le grand public que par les autorités étatiques, voire sous-régionales. Il serait très opportun d’user de tous les moyens disponibles afin de faire comprendre à la population les opportunités qu’elle pourrait saisir à travers cette finance alternative », explique le rapport produit par l’UEMOA. La finalité de ce lobbying, c’est de montrer aux décideurs politiques les solutions concrètes que la finance islamique propose aussi bien à l’échelle macro que microéconomique.

L’UEMOA est une région qui de par sa géographie, sa culture, sa démographie et sa croissance économique constitue un terreau favorable pour le développement de la finance islamique. Ce n’est pas sans raison qu’elle est à ce jour, la première région en Afrique en termes d’émission de Sukuk. Néanmoins, plusieurs obstacles se dressent sur le chemin de cette finance, la maintenant depuis quelques années, à son stade d’éclosion ou d’émergence prometteuse. Ces challenges sont d’ordre règlementaire, fiscal, marketing, académique, etc. « Si des solutions existent pouvant éventuellement relancer l’industrie, il faut cependant préciser que cela ne se fera pas sans une véritable prise de conscience régionale du potentiel de ce mode alternatif de financement qui pourrait combler valablement et durablement certaines insuffisances qui minent notre société », conclut le rapport de 18 pages sur l’état des lieux de l’industrie de la finance islamique dans la zone.

NK

La finance sociale islamique : la Zakat

La finance sociale islamique est un segment de la finance islamique, malheureusement peu utilisé au sein de l’UEMOA. La collecte et la distribution de la Zakat ne sont à ce jour pas véritablement institutionnalisées dans la zone, bien que certaines actions de formalisation soient à souligner au niveau du Sénégal et de la Cote d’Ivoire. Il s’agit du Fonds sénégalais pour la Zakat et de la Fondation Zakat, Waqf et les Œuvres de bienfaisance de Côte d’Ivoire.

Le Fonds sénégalais pour la Zakat, qui existe depuis 2009, est une structure de collecte, d’administration et de redistribution de la Zakat à ses ayants droit. Elle a pour mission de développer les ressources de la Zakat, des donations volontaires et du Waqf ainsi que leur utilisation conforme à la Charia pour la prise en charge des besoins sociaux des Sénégalais.

La Fondation Zakat, Waqf et les Œuvres de bienfaisance quant à elle, est une association à but non lucratif. Elle regroupe des personnes physiques et morales, ayant pour unique ambition de contribuer, à travers une organisation efficiente de la Zakat, à l’instauration d’une solidarité intracommunautaire. Le but ultime est donc le renforcement de la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire. Créée le 30 juillet 2010, elle est soutenue par l’ensemble des guides religieux de la communauté musulmane en Côte d’Ivoire, et regroupe plusieurs structures spécialisées de la communauté.

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