Le lancement officiel du projet « ARCHIPELAGO », fruit de la coopération entre l’Union européenne et le Burkina Faso, dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence, a eu lieu le 16 juillet 2020. Ce projet, qui sera mené par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), une fois mis en place, « va contribuer à l’amélioration durable de l’employabilité des femmes, des jeunes, des migrants de retour par le développement de la filière mangue dans les régions des Cascades, des Hauts-Bassins et du Centre », a affirmé le premier vice-président de la CCI-BF, Mamady Sanoh.
Pour rendre concret le projet, l’UE a déboursé la somme de 599.957 Euros, soit 392.971.833 FCFA pour une durée de 30 mois.
Aux dires du représentant du chef de la délégation de l’UE au Burkina Faso, Hans-Christian Beaumond, le choix des jeunes et des femmes n’est pas un hasard. Et pour cause, dit-il, le Burkina Faso a une population à prédominance jeune. En 2018, 61% de la population était de la tranche d’âge de 16 à 35 ans. Plus de la moitié (soit 52%) de cette population est féminine.
Ces statistiques permettent à la coordonnatrice du programme « ARCHIPELAGO », Anja Witt, qui intervenait depuis le siège de l’UE à Bruxelles, de souligner que la finalité est de réduire la vulnérabilité de ces deux couches sociales en leur permettant de s’employer. Mamady Sanoh a rappelé que ce projet est, certes, piloté par la CCI-BF, mais que dans sa mise en œuvre, des partenaires avaient été sollicités.
Il s’agit de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Rhône (CMA-Rhône), qui est le chef de file chargé du compagnonnage artisanal, à travers la formation des chefs d’entreprises de la chaîne de valeur mangue identifiée.
Aussi, l’institution dirigée par le président Mahamady Savadogo dit « Kadhafi » est appuyée par la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), codemandeur, chargée de la mise en œuvre du projet à travers ses principales activités.
La Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF), elle, sera chargée de piloter les actions de formation en entrepreneuriat des jeunes, l’accompagnement au montage des plans d’affaires et de création d’entreprises pour les jeunes qui le désirent. Sur ce, les centres de formation identifiés sont : CAP Matourkou à Bobo, le centre de formation agro-sylvo-pastoral Fa-Tien, le centre de formation professionnelle Louis Querbes de Banfora et le centre Relwendé de Ouagadougou. Pour ce qui est de l’identification des jeunes migrants et de leur besoin en formation et de l’animation des sessions de sensibilisation, l’appui de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) a été sollicité. Du reste, une signature de convention a été effectuée entre la CCI-BF et ses différents partenaires.
Filière créatrice d’emploi et de valeur ajoutée
Le choix porté sur la filière mangue n’est pas anodin, à en croire le représentant de la CCI-BF. Pour Mamady Sanoh, la mangue est une des filières porteuses du Burkina Faso. Elle emploie à ce jour 20.000 agriculteurs et a permis la mise en place de 88 unités de transformation. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, a abondé dans le même sens en soulignant que les filières porteuses constituent la colonne vertébrale de la transformation structurelle de l’économie nationale.
« La filière mangue occupe une place importante de la production qui occupe de milliers de jeunes et de femmes, même chose que dans la transformation et la commercialisation », a-t-il ajouté. Au regard de ce constat, il s’est réjoui de l’avènement d’un tel projet qui va mettre l’accent dans le transfert des compétences avec les partenaires européens vers le Burkina Faso. Harouna Kaboré a surtout félicité la vision du projet qui va permettre d’insérer les jeunes dans l’entrepreneuriat, toute chose, dit-il, qui va être créatrice d’emploi et de richesse. En rappel, Covid-19 oblige, les partenaires européens sont intervenus à la cérémonie de lancement par visioconférence. ARCHIPELAGO est un programme européen d’une durée de 4 années, financé par l’Union européenne dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique et dont l’objectif principal est d’améliorer l’employabilité des jeunes par des mesures ciblées de formation technique et professionnelle, et de renforcer les compétences entrepreneuriales des PME dans 12 pays de la région du Sahel et du Lac Tchad.
RD
Encadré
Résultats attendus
– Au moins 600 bénéficiaires directs sont sensibilisés sur les possibilités offertes par l’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP) ;
– Les compétences de 480 jeunes (40% de femmes, 30% de migrants de retour) sont développées et accompagnées à l’insertion professionnelle ;
– Parmi les jeunes formés, 60 ont trouvé un emploi ;
– 100 chefs d’entreprises et 35 formateurs sont formés ;
– 03 nouveaux services innovants sont développés par les structures d’appui au profit des micros, petites et moyennes entreprises (MPME).
NB : Dossier de presse