L’Assemblée nationale a adopté, le 9 juillet 2020, la loi de finances rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2020.
Un budget élaboré pour tenir compte des impacts de l’épidémie de la maladie du Coronavirus (COVID-19) sur l’économie nationale, en général, et le budget de l’Etat, en particulier. On a observé dans ce budget revu, une importante baisse des recettes propres d’une part, et l’apparition de nouvelles priorités à satisfaire afin de faire face à l’épidémie et aux conséquences qu’elle engendre, d’autre part.
La nouvelle configuration du budget 2020 a donc opéré des ajustements budgétaires. A l’issue de ces ajustements, les dotations budgétaires des ministères et des institutions ont connu des annulations d’un montant total de 222,028 milliards FCFA, contre des ouvertures de crédits de 211,200 milliards FCFA. De telles annulations ne peuvent être prises en compte dans le budget que par la voie législative, c’est-à-dire, une loi de finances rectificative de la loi de finances initiale. Quels sont les ministères et institutions qui ont présenté les plus grosses annulations ?
Le ministère de la Santé enregistre la plus grosse annulation avec 66,24 milliards FCFA, dont 64,705 milliards FCFA au titre de l’offre de soins. En ouverture, le ministère gagne 41 milliards FCFA, soit une baisse totale de 24,9 milliards FCFA. Il est suivi du ministère en charge des finances qui perd 25,087 milliards FCFA sur son budget initial, dont 10 milliards FCFA au titre du remboursement de la dette, et du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, 18,237 milliards FCFA. Dans ce ministère, le programme le plus touché par les annulations concerne les aménagements hydro-agricoles et irrigations, avec 5,2 milliards FCFA. Le ministère de l’Education nationale perd 12,396 milliards FCFA et celui de l’Enseignement supérieur 8,4 milliards FCFA. Les annulations au niveau du ministère des Infrastructures s’élèvent à 11,935 milliards FCFA. Au ministère de l’Eau et de l’Assainissement, ce sont 12,818 milliards FCFA d’annulations. Les annulations des dotations budgétaires de la Présidence du Faso s’élèvent à 8,637 milliards FCFA. On observe que 57,4% de ces annulations correspondant à un montant de 4,958 milliards FCFA provient du programme de lutte contre le VIH, le SIDA et les IST. Les annulations du Premier ministère s’élèvent à 3,785 milliards FCFA, dont 1,979 milliard FCFA au titre du pilotage des projets stratégiques. Pour le compte du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, on observe une annulation de 6,841 milliards FCFA. Cette annulation est de l’ordre de 3,268 milliards FCFA pour le ministère de la Justice et 3,401 milliards FCFA pour le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.
Des ouvertures de crédits ont aussi été opérées, surtout pour atténuer les effets de la Covide-19.
Elie KABORE
Encadré
327,756 milliards FCFA pour la Défense et la Sécurité
Au terme des ajustements, la nouvelle configuration du budget indique que huit ministères ont des dotations budgétaires dépassant les 100 milliards FCFA. Le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales arrive en tête avec 438,594 milliards FCFA. Il est suivi du ministère de la Santé (312,233 milliards FCFA), du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (252,938 milliards FCFA), du ministère de la Défense (222,906 milliards FCFA). Viennent ensuite le ministère des Infrastructures (112,660 milliards FCFA), celui de l’Agriculture (107,611 milliards FCFA) et la Sécurité (104,849 milliards FCFA). Le budget cumulé de la Défense et la Sécurité s’élève à 327,756 milliards FCFA. Celui du Parlement, qui n’a pas connu de modification, reste à 18,939 milliards FCFA. o