Editorial

Fatalisme

89 mm de pluie le 15 juillet 2020 sur la capitale burkinabè. Un véritable déluge qui a fait sortir les sauriens du parc Bangr-weogo de leur nid, mais pas qu’eux seulement. Certains habitants de la ville ont passé une bien mauvaise journée avec ces cordes qui n’arrêtaient pas de tomber du ciel. Les jours qui ont suivi cette grande pluie ont été doux, climatiquement parlant. Mais, ils ont été plus durs pour les victimes des inondations qui s’en sont suivies.  Le bilan des dégâts n’est pas encore établi par les autorités, mais comme chaque année et à chaque grande pluie, il faudra encore porter secours aux victimes, quelquefois les mêmes, habitants de zones inondables loties ou pas loties.

Plus de 6 mois que les services de la météo ont annoncé que cette année, des risques d’inondations existaient. Cette prévention, apparemment, ne sert à rien dans ce pays. Les habitants des zones inondables n’en ont eu cure. Tout comme l’autorité pour tenter de limiter ou de contenir les dégâts à un faible niveau. On a du mal à parler d’irresponsabilité, mais soyons courtois, il s’agit plutôt de fatalisme. Apparemment, ces alertes de la météo ne servent pas à grand-chose, en dehors des paysans dont la programmation des travaux agricoles en dépend.

Ici, certaines victimes ne sont pas moins responsables que l’autorité qui a le devoir mais qui a du mal à mettre en place un réseau de canalisation des eaux de pluies qui sécurise les populations et les infrastructures de la ville, par leur obstination à affronter le danger, au motif qu’ils ne savent pas où s’installer.o

Par Abdoulaye TAO

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