La 28e session de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat a eu lieu les 25 et 26 juin derniers à l’effet d’examiner comme il est de coutume, les états financiers des entreprises, leurs performances et de faire le suivi des recommandations et résolutions prises lors de la précédente session. La cuvée 2019 a vu la participation de 21 sociétés dont deux établissements de prévoyance. Les résultats globaux montrent une croissance du chiffre d’affaires des sociétés de l’ordre de 8,72 %. Le chiffre est passé de 1 268,515 milliards F CFA en 2018 à 1 379,279 milliards F CFA en 2019 et ce, dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et nationale. En effet, le taux de croissance du Burkina Faso est en recul en 2019 par rapport à l’année précédente. Le taux de croissance en 2019 s’est établi à 5,7%, contre 6,8% en 2018.
Cette performance a permis d’injecter au budget de l’Etat, une contribution de 335,5 milliards FCFA en 2019, en augmentation de 3, 4 milliards FCFA par rapport à 2018.
Sur les 21 entreprises présentes à l’AGSE, 18 ont présenté, en 2019, un bénéfice net cumulé de 192,345 milliards F CFA, contre 174,975 milliards F CFA en 2018
Pour cette session des résultats 2019, 3 sociétés affichent un résultat net déficitaire. Alors qu’elles étaient six en 2018. Il s’agit de la Minoterie du Faso (MINOFA), de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT) et de la Société nationale d’aménagement des terres rurales (SONATER). Leur déficit cumulé est ressorti à 704 millions F CFA en 2019.
En 2018, les 6 sociétés déficitaires présentaient un déficit cumulé de 2,31 milliards FCFA. A ce niveau, l’on constate une baisse du déficit et du nombre de sociétés concernées.
Ces performances font dire au Premier ministre Christophe Dabiré que « ces avancées significatives démontrent que les sociétés d’Etat sont parfaitement en mesure de produire des résultats positifs en se soumettant rigoureusement aux bonnes règles d’administration et de gestion ».
C’est ainsi qu’il a invité les responsables des sociétés et leur structure de gestion et de supervision à s’investir davantage dans l’amélioration continue de leurs performances afin de contribuer significativement à l’économie nationale.
Les difficultés relevées par le chef du gouvernement ont trait à la maîtrise des charges courantes dont le taux d’accroissement a atteint 8% entre 2018 et 2019. Au niveau des charges de personnel 2019, on connait un accroissement de plus de 5,5 milliards, imputables principalement à la SONABEL, à l’ONEA et à LA POSTE BF où elles ont augmenté respectivement de 2,326 milliards, de 1,769 milliard et de 531 millions F CFA.
Des efforts sont donc à faire en interne afin de dégager des capacités de financer, a-t-il rappelé. Le niveau de réalisation des investissements reste également à améliorer. Son taux d’exécution est ressorti à 46,39% en 2019. Les principales explications fournies par les entreprises d’après le rapport sont : les lourdeurs des procédures de passation des marchés publics ; l’insuffisance des ressources souvent régulées pour les sociétés bénéficiant d’appui budgétaire.
Ces bons résultats globaux révèlent néanmoins quelques points d’attention d’après le rapport synthétique présenté en plénière. Il y a des entreprises qui ont connu une baisse significative de leur chiffre d’affaires et qu’il faudrait surveiller « certaines entreprises qui ont enregistré d’importantes baisses de chiffres d’affaires. C’est le cas, entre autres, de la SONATER, LA POSTE BF, le CEGECI et la SEPB dont les chiffres d’affaires ont baissé respectivement de 2,717 milliards; 1,921 milliard ; 193 millions et 115 millions F CFA »
FW
Encadré
Les difficultés qui ont marqué la gestion de 2019
Pour nos entreprises, les principales difficultés qu’elles ont rencontrées au cours de l’exercice 2019 sont liées à :
– l’insuffisance de portefeuille de projets au profit des MODP ;
– la mise en œuvre de certaines conventions obtenues avec les tutelles techniques des MODP ;
– la lenteur de l’examen, en Conseil de cabinet, du rapport sur la viabilité des MODP élaboré en novembre 2018 ;
– la non-approbation des contrats plans avec l’Etat ;
– le non-respect des engagements de l’Etat dans la mise en œuvre des contrats plans avec certaines sociétés ;
– le recouvrement d’honoraires sur les projets entièrement réalisés ;
– la situation sécuritaire difficile qui impacte la mise en œuvre des activités des sociétés d’Etat ;
– le recouvrement des créances de cotisations sociales dues par l’Etat, ses démembrements, les sociétés d’Etat, les collectivités locales, les Ambassades et Consulats du Burkina Faso à l’étranger ;
– l’importance des impayés des prêts accordés par la CNSS à l’Etat et à ses démembrements ;
– l’accès difficile aux fonds logés dans le compte courant CARFO au Trésor public ;
– les procédures de passation des marchés.o