Autrefois peu valorisées, aujourd’hui, les filières porteuses jouent un rôle majeur dans l’économie nationale, notamment, en matière de recettes d’exportation, de transformation, de création d’emploi et de valeur ajoutée. Pour illustrer cela, il ressort des propos du Directeur général du commerce, Seydou Ilboudo, que la balance commerciale 2019 indique que les exportations des filières suivantes : sésame, mangue, anacarde, karité, oignon, tomate, bétail/viande, miel, textile et habillement et cuir et peaux sont passées de 197,2 milliards FCFA en 2017 à 250, 7 milliards FCFA en 2018, soit une hausse de 27,12% représentant une valeur de 53,5 milliards FCFA. De l’avis de Seydou Ilboudo, cette hausse est induite principalement par la hausse des exportations de certaines filières telles que les noix de cajou en coques, les graines de sésame, les amandes de karité et la mangue. Ces chiffres indiquent que l’apport des filières porteuses dans l’économie nationale est indiscutable.
De nombreuses difficultés
Malgré cette situation encourageante, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat dit constater de nombreuses difficultés, liées surtout à la commercialisation et à la transformation des produits. Lesquelles sont, entre autres, la faible organisation du marché marquée par la persistance des achats bords-champs et les achats sauvages ; la difficulté d’accès aux financements conventionnels et l’absence d’une règlementation adéquate. Pour une plus value du secteur, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a entrepris de nombreuses réformes. Celles-ci ont été expliquées aux journalistes le 3 juin 2020 à Ouagadougou, à travers une conférence de presse.
Selon le Directeur général du développement industriel, Sylvanus Traoré, le Directeur général du Conseil burkinabè de l’anacarde, Joseph Zerbo, le directeur de la Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF), Yacouba Bila, et la Direction générale de la règlementation et du contrôle des prix, le Burkina Faso dispose d’une stratégie nationale d’industrialisation qui est en corrélation avec le Plan national de développement économique et social (PNDES).
Beaucoup de réformes depuis 2018
Mais mieux, disent-ils, le gouvernement a créé le Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) dont les missions sont, entre autres, la régulation, le suivi et le développement des activités de la filière anacarde.
Le ministère a entrepris l’élaboration d’un avant-projet de loi organisant la commercialisation et la transformation des produits des filières porteuses. Avant cette loi, Seydou Ilboudo laisse entendre que désormais, il sera institué un agrément en qualité d’acheteur de produits des filières porteuses et l’instauration d’une autorisation spéciale pour chaque opération d’exportation…
Il y a aussi la mise en place de la Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF). A en croire son premier responsable, Yacouba Bila, 195 camions transportant 700 tonnes de sésame et 1.000 tonnes de noix de cajou ont été contrôlés au niveau des frontières.
Le Directeur général du commerce a aussi mentionné que tous les acteurs regroupés en interprofession avaient été associés dans l’élaboration de l’avant-projet.
De même que les sociétés exportatrices qui représentent 80% des acheteurs. L’Inde, le Vietnam, l’Europe, les USA sont les principaux acheteurs de l’anacarde du Burkina Faso.
La vision du gouvernement, fait savoir Seydou Ilboudo, est d’arriver à transformer 45% de l’anacarde, au lieu de 8 à 10% actuellement. La finalité, disent les conférenciers, est que les acteurs en tirent le meilleur profit de ces différentes rentes. o
RD
Encadré
Situation des prélèvements de l’anacarde et du sésame
Instaurés depuis 2018, de concert avec les interprofessions, les prélèvements ont permis de mobiliser à la date du 6 janvier 2020 :
NB : Filière anacarde : Ce montant est réparti ainsi qu’il suit :
-80% au budget du CBA, soit 4.547.882.476 FCFA
-20% au budget de l’Etat, soit 1.136.970.619 FCFA.