Les prévisions annuelles initiales des dépenses dans le budget de l’Etat sont arrêtées à 2.518,46 milliards FCFA. L’objectif escompté en termes d’exécution des dépenses de l’Etat en fin mars 2020 est de 25% de ce montant. Mais, selon les données du rapport trimestriel de l’exécution du budget 2020 au premier trimestre de l’année 2020, seulement 576,77 milliards FCFA ont été exécutés au premier trimestre, soit un taux d’exécution de 22,90%. Le taux des dépenses se situe en deçà de la cible, avec un écart de 2,10 points.
En comparaison à 2019, il ressort une hausse de 176,34 milliards F CFA en 2020, représentant un taux de progression de 44,04%. Cette hausse est liée à une augmentation des dépenses en capital de 107,02 milliards FCFA et au niveau d’exécution des dépenses ordinaires de 69,32 milliards FCFA.
Les dépenses de l’Etat sont composées, d’une part, des dépenses ordinaires dont les charges de la dette, les dépenses de personnel, les dépenses d’acquisition de biens et services, les dépenses en atténuation des recettes, et d’autre part, des dépenses en capital comprenant les investissements.
Sur une prévision annuelle de 1.640,65 milliards F CFA, 377 milliards FCFA ont été exécutés au titre des dépenses ordinaires, soit un taux de 22,98%.
Entre 2019 et 2020, le niveau d’exécution desdites dépenses est en hausse de 69,32 milliards F CFA. La hausse du niveau d’exécution de ces dépenses entre les deux exercices budgétaires est principalement liée à une augmentation substantielle du niveau d’exécution des dépenses de transferts courants de 65,38 milliards F CFA.
En effet, en fin mars 2020, sur une prévision de 439,17 milliards F CFA, les dépenses de transferts courants ont été exécutées à 149,92 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 34,14% au-dessus de la cible visée à 25%.
Les charges financières de la dette ont été exécutées pour 15,79 milliards F CFA. Rapporté aux prévisions annuelles de 123,38 milliards F CFA, le taux d’exécution se situe à 12,80%, contre 12,04% à la même date en 2019.
Les dépenses d’acquisition de biens et services se chiffrent à 30,91 milliards F CFA sur une prévision annuelle de 199,60 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 15,49%, contre un taux de 17,32% à la même date en 2019.
Ce taux d’exécution au 31 mars 2020 de 15,49% est nettement en deçà du taux repère escompté de 25% à fin mars 2020, avec un écart de 9,51 points.
A la date du 31 mars 2020, les 0,50 milliard F CFA de dépenses en atténuation des recettes n’ont pas encore connu un début d’exécution. A la même période en 2019, cette dépense était exécutée à 0,31 milliard F CFA sur une prévision de 0,5 milliard F CFA, soit un taux d’exécution de 61,32%.
Qu’en est-il de l’exécution des dépenses en capital ?
Les prévisions du budget 2020 au titre des dépenses en capital s’élèvent à 876,16 milliards F CFA.
Au 31 mars 2020, l’exécution desdites dépenses se chiffre à 199,77 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 22,76%. Comparé au taux repère escompté à fin mars 2020 de 25%, le taux d’exécution des dépenses en capital est en deçà de la cible, avec un écart de 2,24 points.
Par rapport à 2019, à la même période, le montant des dépenses en capital a enregistré une hausse importante de 107,02 milliards F CFA. Cette hausse est en totalité liée aux dépenses d’investissements exécutées par l’Etat, y compris les subventions et prêts.
L’analyse des dépenses d’investissements exécutées par l’Etat indique des prévisions annuelles de 867,81 milliards F CFA. Au 31 mars 2020, le montant des dépenses s’élève à 199,77 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 23,02%.
Par rapport à fin mars 2019, ce taux enregistre, une amélioration de 107,02 milliards F CFA. Il passe de 14,75% en fin mars 2019 à 23,02% en fin mars 2020.
Cette hausse est liée à une augmentation simultanée du niveau d’exécution des dépenses d’investissements exécutées sur ressources propres de 52,87 milliards F CFA et de celui des dépenses d’investissements exécutées sur financement extérieur de 54,15 milliards F CFA.
Par rapport au taux repère escompté à fin mars 2020 (25%), le taux d’exécution (23,02%) desdites dépenses est en deçà de la cible, avec un écart 1,98 points.
Malgré tout, cette augmentation significative du niveau d’exécution des dépenses d’investissements des projets financés par l’Etat seul et des dépenses d’investissements financées sur ressources extérieures composées des prêts et des subventions est un bon indicateur pour le développement en cette période de pandémie de Covid-19. En effet, les investissements apportent plus de valeur ajoutée dans l’économie nationale plus que les dépenses de fonctionnement. La loi de finances rectificative en préparation doit tenir compte de cette réalité.
Elie KABORE
Encadré
Dépenses de personnel : faible exécution due à la non-prise en compte du personnel de l’armée
Les dépenses de personnel enregistrent à fin mars 2020, un niveau d’exécution de 180,38 milliards F CFA sur une prévision annuelle de 878 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 20,54%, contre 22,02% à la même date en 2019. Rapproché au taux repère de 25,00%, le taux d’exécution est inférieur à la cible, avec un écart de 4,46 points. Cet écart serait moindre si les régularisations des situations salariales des missions diplomatiques et consulaires ainsi que le déblocage du 1er trimestre 2020 pour la prise en charge des dépenses de personnel des Forces armées nationales étaient effectifs au cours de la période sous-revue.