Tentative d’extorsion de fonds sur la personne du Maire de Ouagadougou. Ce dernier fait l’objet d’une information judiciaire dans le cadre de l’achat de 77 véhicules via leasing au profit de sa Commune.
Des soupçons de surfacturation pèsent sur lui. Et avant même la fin de l’instruction du dossier, il s’en est trouvé des personnes, dont un magistrat, pour monnayer le classement du dossier. Un justiciable a été sollicité par des personnes pour faire classer son dossier. Si le justiciable dans ce dossier des enregistrements n’était pas le Maire de la capitale, le dossier n’aurait pas eu un tel retentissement. Il aurait lui-même piégé ses interlocuteurs, aujourd’hui déposés à la MACO, en attendant un procès.
On peut donc saluer la célérité de la Justice dans cette affaire qui a permis de contenir un tant soit peu la colère des Burkinabè, écœurés de savoir que de telles pratiques ont cours dans les couloirs de nos palais.
Et le Procureur semble avoir compris la menace en sortant de sa chaire pour la première conférence de presse depuis son installation, en faisant le point de tous les dossiers brûlants à son niveau. C’est une bonne opération de communication, mais il faudra bien plus pour ramener la confiance entre les justiciables et notre appareil judiciaire. Car ce dossier d’extorsion de 70 millions ne pouvait pas tomber plus mal.
Après une Transition qui a voulu donner les moyens aux juges de jouir de leur indépendance et de rendre la justice au nom du peuple, il s’en trouve toujours qui rament à contre-courant. C’est peut-être l’occasion de dépoussiérer nos palais de Justice. Pour cela, il faut du courage et beaucoup de volonté au sein même de la corporation. On a en mémoire des dossiers de magistrats épinglés par le Conseil supérieur de la magistrature lui-même et restés sans suite.
Par Abdoulaye TAO