Il s’appelle Salomon Justin Yaméogo, diplômé de 3e cycle de l’Université de Louvain la neuve en Belgique, il est expert en développement durable. Signe particulier: candidat indépendant à la présidentielle de novembre 2020.
L’annonce de cette candidature a été faite par voie de presse le 12 juillet 2019. Son crédo : « Lancer une révolution et/ou sectaire/corporatiste institutionnelle forte, pour mettre un terme à l’utilisation et à l’exploitation de nos institutions à des fins personnelles ». Le candidat indépendant se présente comme un chantre du bien public contre la corruption et l’injustice. Il veut mettre fin à la faiblesse des institutions, parce qu’il les estime actuellement manipulées. Son discours est révolutionnaire, car le 12 juillet, il appelait à la mise en place de Mouvement révolutionnaire unifié (MRU) et appelle ceux qui sont intéressés par sa candidature et disposés à le soutenir à se préparer pour la « mise en place de comités révolutionnaires » dans les services, quartiers, provinces.
Le 30 mai 2020 dernier, il a présenté quelques aspects de son programme face aux médias. Il détaille ce qu’il appelle « révolution institutionnelle » pour relancer l’administration publique, la Justice, l’économie, « c’est une réponse globale à notre situation nationale. Elle travaillera énergiquement et prioritairement au retour de la paix et de la sécurité, par une meilleure intégration de notre peuple à notre armée ». Il promet une démocratie participative et populaire en phase avec les valeurs culturelles du pays. Au plan politique, le candidat indépendant propose une charte qui engagerait les principaux gestionnaires de l’Etat, la révision de la Constitution, la limitation du nombre de ministres au gouvernement ainsi que la limitation du nombre de partis politiques. Les cibles de la charte sont le président du Faso, les membres du gouvernement, les directeurs des sociétés d’Etat et toute personne nommée à des responsabilités politiques. Ces personnes renonceraient à leur double nationalité, s’engageraient à se soigner sur le sol burkinabè et à n’envoyer aucun de ses enfants en études à l’extérieur.
Pour ce qui est de la révision de la Constitution, elle intégrerait la charte et Dr Yaméogo voudrait la verrouiller pour 50 ans. Ceux qui travailleront sur la révision seront inéligibles pendant les 10 années suivant son entrée en vigueur. Cette Constitution prévoira également la possibilité de mettre fin au mandat du président. Sur cette question….
La limitation du nombre de partis sera également actée dans la Constitution. Quant au gouvernement, fini la pléthore de ministres, le candidat indépendant prévoit un maximum de 15 ministres.
Au plan économique, le programme du candidat envisage une sorte de capitalisme d’Etat avec une forte présence de l’Etat dans les sociétés d’exploitation minières. A court terme, ce sera le gel des nouvelles implantations sur le territoire et la révision de la politique minière. Autre secteur qui connaitra des chamboulements, la gestion du foncier. Une nouvelle politique sera adoptée pour règlementer le secteur, les appropriations, notamment, et interdisant la vente de toute parcelle non lotie et le retour au « consommons ce que nous produisons ».
C’est un candidat qui veut également changer le visage de l’administration publique. Avec lui, fini « le « mercenariat administratif » des fonctionnaires dans le secteur comme la santé, l’enseignement et les finances, au détriment du service public. Il envisage également la révision des statuts et de la grille salariale des agents de la Fonction publique et un déploiement géographique des ministères et du personnel. Au niveau de l’enseignement, la priorité sera mise sur l’enseignement technique au niveau du primaire et du secondaire.
L’homme promet de faire bouger les lignes, il déclare attendre l’ouverture de la campagne pour afficher ses soutiens politiques. Et il promet de grosses surprises.o
FW
Encadré
Qui est Salomon Justin Yaméogo ?
Salomon Justin Yaméogo est un expert en développement durable, avec des compétences avérées en évaluations de risques, en évaluations d’impacts, en assurance qualité, en coordination de projets et programmes, en suivi-évaluation, en recherche opérationnelle, de même en formation d’adolescents et d’adultes dans des domaines pluridisciplinaires incluant la capacité organisationnelle, l’acquisition de compétences pour des organisations ou pour des individus, le genre, la logistique de santé, la santé publique (nutrition, santé de la reproduction, planning familial), l’éducation (enseignement de base et enseignement supérieur), le développement de moyens d’existence, la promotion des petites et des microentreprises, l’environnement, l’analyse criminelle stratégique, et autres faits de populations , etc.
Diplômé d’études de 3e cycle universitaire, de l’UCL de Louvain-la-Neuve (Belgique) et de la VUB de Bruxelles 5Belgique°, il est également titulaire d’une Maîtrise de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS, Université de Ouagadougou, Burkina Faso). Parle couramment l’anglais, le dioula, le français et le mooré.
Salomon Justin Yaméogo a une large expérience professionnelle pluridisciplinaire, multiculturelle et multilingue, qui a commencé en janvier 1990 (au sein de l’ORSTOM, aujourd’hui IRD). Il a occupé différentes fonctions avec des responsabilités croissantes, incluant la coordination et le suivi-évaluation de différents partenaires techniques et financiers, de même que de différents gouvernements ; il a travaillé dans différents pays incluant la Belgique, le Burkina Faso, le Ghana, le Niger, …
Encadré 2
Banque mondiale
Une nouvelle Représentante résidente au Burkina Faso
Le 1er juin 2020, la nouvelle représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maïmouna Mbow Fam, a officiellement pris fonction. Elle remplace à ce poste, Cheick Fantamady Kanté, en fin de mission.
Avant d’exercer ses nouvelles fonctions, Madame Fam était spécialiste en chef en gestion financière du service Gouvernance de la Banque mondiale pour la Région Afrique.
Dans le cadre de sa mission au pays des hommes intègres, Mme Fam aura pour priorités : (i) de poursuivre le renforcement des relations entre la Banque mondiale et les autorités du pays, les partenaires au développement et la communauté internationale représentée au Burkina Faso, (ii) de poursuivre la supervision de l’exécution du Cadre de partenariat pays (CPP) pour la période 2018-2023, en conformité avec les priorités de développement du Burkina Faso et, (iii) de superviser l’intervention des équipes du bureau de Ouagadougou dans l’exécution de la stratégie de développement de la Banque mondiale pour la Région Afrique.
Expert-Comptable de formation, Madame Maïmouna Fam est diplômée de l’Ecole supérieure de commerce de Rouen (France). Elle est également titulaire d’un Master en comptabilité et finances et d’une certification professionnelle en matière de budgétisation et de comptabilité des ressources publiques. o