A la date du 1er juillet 2020, près de 300 cadres issus de dix ministères et institutions seront formés à une meilleure appropriation du budget-programme. Les premiers à être outillés ont été la trentaine de cadres provenant du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale. Le lancement de cette première phase a eu lieu le lundi 1er juin 2020 à Ouagadougou. Ces différentes sessions de renforcement des compétences ont été initiées par le Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS).
Depuis quelques années, le Burkina Faso a engagé de nombreuses réformes des finances publiques. L’une d’elles a été l’implémentation du budget-programme en 2017. Dans le souci de pérenniser cet outil de bonne gouvernance financière, le gouvernement burkinabè a mis en place, avec l’appui de l’Union européenne, le Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS).
Selon sa coordonnatrice, Aïssata Sané/Congo, ces formations font suite à une étude sur l’état de mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) et du budget- programme menée en 2019 afin de mesurer le niveau d’internalisation et d’appropriation ainsi que celui de l’intégration du budget-programme dans le système de gestion budgétaire du pays. Cette étude, qui faisait suite à une recommandation de la Direction générale du budget (DGB), a révélé des avancées significatives mais aussi a décelé des insuffisances et faiblesses tant aux plans juridique, institutionnel que procédural.
Le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, Dr Abel Seglaro Somé, a mentionné que cette formation visait à développer des attitudes et des réflexes propres à la gestion d’un budget-programme afin, dit-il, de mettre fin au déphasage souvent constaté entre les connaissances acquises des acteurs et leurs pratiques.
D’après lui, la spécificité de ces renforcements de capacités est qu’elle va prendre en compte les besoins exprimés par chaque ministère et institution.
A terme, dit-il, l’objectif est d’arriver à créer un embryon d’experts en budget-programme pour prendre progressivement en charge, avec l’appui de la DGB, la formation des membres desdites structures, seul moyen de disposer d’une masse critique d’agents possédant une connaissance certaine en la matière, gage de l’implantation du budget-programme.
Le PAGPS est doté d’un budget de plus de 10 milliards FCFA
Maturin Koné, expert en finances publiques et spécialiste du budget-programme, formateur, a souligné que les différentes thématiques porteraient sur l’élaboration du canevas, l’analyse de ce canevas et recueillir les difficultés et les propositions des participants. Ensuite, ils vont se familiariser au découpage budgétaire et comment ajuster les objectifs.
Enfin, les participants seront outillés dans l’applicabilité du budget-programme au niveau du Burkina Faso, comment enregistrer les autorisations d’engagement et les crédits de paiement et comment formuler des objectifs cohérents et des indicateurs précis qui répondent aux aspirations réelles du ministère ou de l’institution.
Selon Maturin Koné, toutes ces notions acquises leur seront d’une utilité certaine, vu qu’actuellement, ils sont en plein préparation des budgets-programmes. En rappel, c’est le 7 décembre 2016 que le Burkina Faso et la Commission européenne ont signé une convention de financement pour la mise en œuvre du PAGPS dont l’objectif global est de contribuer à améliorer l’efficacité des politiques publiques et la gestion des moyens de l’Etat. Le coût global s’élève à 16.235.000 euros, soit 10.649.462.895 FCFA pour une période de 5 ans. Le PAGPS est composé du sous-programme « finances publiques » et du sous-programme « statistiques ».o
RD
Encadré:
Définition du budget-programme
Le budget-programme a pour ambition d’amener les acteurs publics « à mieux dépenser afin que chaque FCFA dépensé soit le plus utile possible et plus efficace ». Cette approche oblige ainsi chacun des ministres et présidents d’institutions à toujours rechercher les résultats de développement pour le citoyen et à rendre compte : résultat en termes d’amélioration de la qualité du service, de satisfaction des usagers, d’efficacité, d’efficience de l’action publique.
Extrait d’une interview d’Amina Bila dans L’Economiste du Faso du 4 décembre 2014