LE statut de membre de l’opposition et de vice-présidente de l’Assemblée nationale a peut-être joué dans le ramdam médiatique en cours à propos de la prise en charge du premier cas de décès dû
à la Covid-19 dans notre pays. Mais qu’importe, ce scandale a permis de mettre en lumière les défaillances dans la prise en charge des malades de la Covid-19 dans cette crise. L’enquête parlementaire, et celle de l’Inspection des services du ministère de la Santé devraient permettre d’y voir un peu plus clair, tant au plan sanitaire que dans la gestion des finances mises à la disposition du comité. C’est un minimum at- tendu par les Burkinabè
Déjà, le Coordonnateur du CORUS, le Pr Martial Ouédraogo, a fait les frais de ce cafouillage. D’autres têtes devraient tomber en principe.
Des instructions qui ne sont pas suivies d’effets, insubordination, voire sabotage de l’action de l’autorité. On a vu des agents insulter et menacer leur supérieur hiérarchique lors de mots d’ordre de grève, des chefs de service refuser d’identifier des grévistes et cela sans suite. Le tout dans une violence verbale inédite.Cette crise est révélatrice de l’état général de notre administra- tion publique, où l’autorité ne peut plus rien face aux requins tapis dans l’ombre, qui tirent les ficelles. Il y a, certes, une crise du commandement avec le régime Kaboré, trai- té de trop conciliant, voire indolent. Mais, cette crise est également le résultat de la prise de pouvoir progressive des agents et de leur corporation sur leurs hiérarchies respectives depuis l’insurrection de 2014, au point oû la qualité du service public en a pris un coup et, au point où le citoyen lambda se demande, à juste titre, si le pays est gouverné. Les grands perdants de cette belle pagaille, ce sont les administrés, les populations. Le pays ne vit plus qu’au rythme des humeurs des agents publics et de leur hiérarchie. Et cela est bien dommage.
Par Abdoulaye TAO