L’affaire dite des 88 millions F CFA est le prototype du lynchage médiatique via les réseaux sociaux. Un document officiel qui se retrouve sur la toile, des «activistes» s’en saisissent et volent dans les plumes des autorités, criant au gaspillage des ressources publiques, sans même prendre le soin de s’informer sur la vraie nature de la dépense.
Le montant n’est pas un problème en soi ici, c’est peut-être la régularité de l’opération. Répond-elle à l’orthodoxie de la gestion des deniers publics ou pas ? Les structures en charge du contrôle devraient pouvoir s’en saisir et éclairer la lanterne des uns et des autres, si tant est qu’il y a matière à déclencher une procédure.
Les autorités, pour une fois, ont vite fait de confirmer l’info mais également de préciser les circonstances de la fuite du document et la nature de la dépense. On peut les croire ou pas. Mais sur ce coup, le timing est parfait. Cette réactivité est à saluer en ce qu’elle permet de couper court à cette pollution des opinions sur les réseaux sociaux où désinformation et manipulation de l’information font bon ménage. Maintenant que les éléments d’analyse sont disponibles, on pourrait croire que l’affaire s’estompe. Pas si sûr que cela.
Abdoulaye TAO