Le budget 2020 s’établit à 2.233,316 milliards FCFA en recettes, informe Lassané Kaboré, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), au cours d’un point de presse organisé par le gouvernement le 9 janvier 2020. Dans ce budget, les recettes propres se chiffrent à 1.894 milliards FCFA, contre 1.697 milliards FCFA en 2019, soit un accroissement de 197 milliards FCFA ou de 11,65%.
Elles sont constituées essentiellement de recettes fiscales qui représentent 87,30% du total en 2020. Les recettes propres représentent 84,84% des recettes totales du budget de l’Etat, contre 86,82% en 2019.
Quant aux ressources extérieures, elles se chiffrent, en 2020, à 338,536 milliards FCFA, contre 257,564 milliards FCFA en 2019, soit une hausse de 80,972 milliards FCFA ou 31,44%.
Afin d’améliorer la mobilisation des recettes propres, le rendement de l’impôt, les réformes en cours au niveau des régies de recettes seront poursuivies. Il s’agit, notamment, de la poursuite de l’apurement des restes à recouvrer par l’organisation de campagnes de recouvrements intensifs par l’ensemble des unités de recouvrement; la mise en œuvre des opérations de contrôles-sanctions sur l’utilisation de la facture normalisée; l’intensification des activités d’enquêtes et de recoupement d’informations en vue d’améliorer le contrôle fiscal; le contrôle par SYDONIA de la valeur des 50 produits sensibles à la fraude; la poursuite du scannage aux bureaux des Douanes de Ouaga-route et Bobo-gare; le renforcement de l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers du Burkina avec ceux de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo, ainsi que son extension avec le Bénin et le Ghana; le paiement des droits et taxes de douane par un procédé électronique; l’augmentation des taxes sur le tabac et de la cigarette, etc.
Ces réformes sont accompagnées d’importants avantages fiscaux accordés aux citoyens, à travers, notamment, le rehaussement des seuils d’exonérations de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), l’instauration d’un forfait au titre des droits de mutation, afin de faciliter les transactions portant sur les immeubles bâtis et non bâtis.
Les dépenses de personnel en hausse
Les dépenses du budget de l’Etat se chiffrent à 2.518,45 milliards FCFA en 2020, contre 2.213,29 milliards FCFA en 2019. Elles sont constituées de dépenses courantes d’un montant de 1.642,29 milliards FCFA et de dépenses en capital pour 876,16 milliards FCFA, correspondant à des parts relatives respectives de 65,21% et 34,79, contre 71,39% et 28,61% en 2019.
La prédominance des dépenses courantes dans le budget 2020 s’expliquerait essentiellement, selon le ministre, par l’évolution des dépenses de personnel qui sont passées de 700 milliards FCFA en 2018 à 835 milliards FCFA en 2019, et à 878 milliards FCFA en 2020.
Leur part par rapport aux dépenses totales est de 34,86% en 2020, contre 37,76% en 2019. Elles absorbent 46,33% des ressources propres du budget de l’Etat et 53,08% des recettes fiscales, contre 53,31% en 2019.
Les dépenses d’investissements se chiffrent à 866,16 milliards FCFA en 2020, contre 628,06 milliards FCFA en 2019, soit une hausse de 238,10 milliards FCFA.
Les investissements financés sur ressources propres se chiffrent à 479,65 milliards FCFA, contre 333,07 milliards FCFA en 2019, soit une hausse de 146,58 milliards FCFA. Interrogé sur cette hausse du budget des investissements alors que le Plan national de développement économique et social (PNDES) amorce sa dernière année de mise en œuvre, Lassané Kaboré a indiqué qu’une bonne partie des investissements devait être financée par les ressources internes.
Des efforts sont faits pour non seulement accroître la mobilisation des ressources intérieures, mais aussi maîtriser la masse salariale et l’augmentation des charges de fonctionnement. La combinaison des 2 permet de dégager des ressources pour les investissements.
Le projet de Budget de l’Etat, exercice 2020, a été élaboré conformément aux orientations du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (2020-2022) et qui visent la consolidation des acquis des exercices antérieurs, à travers la finalisation de la mise en œuvre du PNDES.
Le budget tient aussi compte de l’engagement du pays à respecter les normes en matière de gestion budgétaire. Il s’agit, principalement, du strict respect du niveau de déficit global du budget rapporté au PIB à 3% maximum, de l’amélioration du ratio masse salariale sur les recettes fiscales et du respect du ratio de l’encours de la dette sur le PIB fixé à 70% maximum.
Elie KABORE
L’éducation absorbe 461,46 milliards FCFA
L’analyse des allocations des budgets des ministères indique que c’est le département de l’Education qui absorbe la plus grosse part avec 461,46 milliards FCFA, contre 417,51 milliards FCFA. Suivent la Santé (234,502 milliards FCFA), la Défense et la Sécurité (344,203 milliards FCFA) et le monde rural (115,76 milliards FCFA).