Le président du Faso était face à la presse à l’occasion de la célébration du 11-Décembre. C’est l’un des rendez-vous de la commémoration de la fête nationale, parce que souvent porteur de réponses aux préoccupations de l’heure de l’opinion publique et quelquefois, d’annonces présidentielles. Pour cette édition 2019, pas grand-chose. Que des confirmations sur la position du gouvernement sur certains dossiers : l’application de l’IUTS sur les indemnités des fonctionnaires et la remise à plat des salaires sont toujours d’actualité, les efforts pour équiper les FDS vont se poursuivre, les fêtes tournantes vont se poursuivre jusqu’à l’étape de Ziniaré. Après, on verra. Cependant, c’est sur la gouvernance que nos confrères ont failli pousser le président sur la défensive: la lutte contre la corruption. Ce fut le talon d’Achille du régime précédent. Mais malgré les belles paroles, les résultats se font attendre. L’opinion veut des actes et surtout des têtes lorsque des dossiers de malversations impliquant des responsables sont portés sur la place publique. Si le président est d’accord que celui qui se fera prendre répondra, il a clairement laissé entendre qu’il ne démettrait pas un responsable sur la base de simples présomptions. Une façon de dire que tout est entre les mains de la Justice. Mais si le président ne veut pas démissionner un responsable présumé impliqué dans une affaire de malversation, que les concernés aient au moins l’élégance de le faire afin de ne pas gêner le gouvernement. Malheureusement, ce n’est presque jamais le cas sous nos tropiques. Et c’est bien dommage pour l image des politiciens.
Abdoulaye TAO