Ce qui se passe dans les Chancelleries a de quoi susciter des interrogations de la part du Burkinabè lambda. Après avoir peint tout le pays en rouge, elles le déconseillent à leurs concitoyens. Le personnel non essentiel est rapatrié en attendant que le rouge se déteigne et qu’il passe au vert. Nos «amis», la main sur le cœur, disent avoir pris cette décision difficile malgré eux. La sécurité de leurs compatriotes avant tout. Faut-il leur en vouloir pour autant ? Ils ont pris leurs responsabilités. La menace est devenue plus lancinante et plus imprévisible, avec l’attaque du convoi des miniers et l’enlèvement des prestataires de Huawei. Ils ont tout simplement tiré les conséquences de cette situation sécuritaire qui se détériore. A nous d’en faire de même.
Ce faisant, c’est un acte de démoralisation, pas au sens du Code pénal nouveau, car, il n’y a pas meilleur moyen pour ces Chancelleries de dire aux adversaires du Burkina qu’ils ont réussi dans leur mission d’insécuriser le pays. Quand on sait qu’eux-mêmes sont avec les FDS, qui au front, qui comme conseiller militaire dans nos ministères, c’est une bataille psychologique que nous venons collectivement de perdre.
Ce que nous n’avons pas pu faire pour les nôtres, pas sûr de pouvoir le faire pour autrui.
Voilà où le pays en est à un mois de l’année fatidique 2020 et à 10 mois d’une élection dont les enjeux s’évanouissent peu à peu dans les larmes des veuves et des orphelins et le sang versé de nos combattants. Pourtant, c’est maintenant qu’il faut y croire, organiser la résistance.
Abdoulaye TAO