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Lutte contre le terrorisme  : L’approche marocaine exposée lors du G5 Sahel

Le Maroc a participé à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement sur la lutte contre le terrorisme, le 14 septembre 2019. La délégation marocaine était composée du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, et du Directeur général d’études et documentation, Mohamed Yassine Mansouri, ensemble avec l’Ambassadeur du Maroc à Ouagadougou, Youssef Slaoui, et de l’Ambassadeur du Maroc à Abuja, Moha Ou Ali Tagma, représentant du Maroc auprès de la CEDEAO.
L’envoyé du roi, Nasser Bourita, a marqué le sommet par un discours engagé pour la lutte contre le terrorisme. Devant les chefs d’Etat et de gouvernement, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc a tenu a rappelé l’importance de la zone Afrique de l’Ouest.
«La région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest -notre région- est une zone de potentiels et d’opportunités réels [NDLR : voir encadré]. Et c’est précisément pour cela qu’elle est une cible de choix pour les mouvements terroristes». Ainsi, la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest – bastion historique d’un Islam d’ouverture et de modération – est, aujourd’hui, dépeinte en espace de repli et d’instabilité structurelle, où les trafics sont florissants et où prolifèrent les groupes terroristes.
Pour y remédier, il a plaidé pour que ce sommet soit le début d’une véritable «remobilisation» au sein et autour de la CEDEAO, car selon lui, la recette miracle contre le terrorisme reste à trouver, mais les bonnes pratiques existent déjà, en témoigne l’expérience du Maroc.
L’approche marocaine repose sur «une vision tracée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dès l’entame de son règne : coopérative et humaine». Coopérative, car le Maroc a été pionnier dans la détection de la menace terroriste dans la région du Sahel et du Sahara, a-t-il expliqué, en citant à cet égard un extrait du Discours du Trône de 2014 dans lequel le Souverain avait appelé à «une riposte collective aux organisations terroristes, qui trouvent un allié dans les bandes séparatistes et les hordes pratiquant la traite des humains et le trafic d’armes et de narcotiques, en raison de l’imbrication de leurs intérêts respectifs».

La délégation marocaine a participé à la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la (CEDEAO) sur la lutte contre le terrorisme, organisée le 14 septembre à Ouagadougou. (DR)

L’approche humaine est articulée, quant à elle, autour d’un triptyque indissociable : sécurité, développement humain et formation, a poursuivi M. Bourita, pour qui «la dimension sécuritaire est nécessaire, bien qu’insuffisante à elle seule». Par ailleurs, a-t-il ajouté, le développement humain est la clé de la durabilité de l’action contre le terrorisme. «Assécher le terreau du terrorisme commence par assécher les affluents qui l’irriguent : précarité, chômage et déficit éducatif. Créer de la richesse, c’est appauvrir le terrorisme et le priver de ses arguments les plus accrocheurs», a affirmé M. Bourita, en soulignant, au passage, l’importance de la dimension formation.

JB


Zone de potentiels et d’opportunités réels

Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, plusieurs constats expliquent pourquoi l’Afrique de l’Ouest est une zone de potentiels et d’opportunités réels. Le premier c’est que l’Afrique de l’Ouest est «riche en capital»-une population dense et jeune, à 65% âgée de moins de 25 ans ; «riche de son capital naturel», uranium, or, cuivre, diamant, gaz naturel, pétrol ; «riche de capital immatériel» : une histoire millénaire, une culture d’ouverture et une matrice de diversité ethnique, culturelle, religieuse.
Paradoxalement, ces avantages et atouts s’expriment encore trop souvent, moins en opportunités qu’en défis». Ce sont ces défis qui font «le lit du terrorisme». En effet, les maux qui minent la zone sont aussi divers et variés que ces atouts. Et M. Bourita de citer la jeunesse de la population qui se pose en duel avec un taux de chômage «récalcitrant» ; la diversité ethnoculturelle, qui se traduit en clivages communautaires, parfois violents ; les ressources naturelles qui peinent à réduire le fossé des inégalités ; la centralité géographique catalyse plus que jamais, une mobilité non maîtrisée et non ordonnée (migration illégale, trafics … etc.)
C’est pour cela que, bien souvent, la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest – bastion historique d’un Islam d’ouverture et de modération – est, aujourd’hui, dépeinte en espace de repli et d’instabilité structurelle, où les trafics sont florissants et où prolifèrent les groupes terroristes.

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