Economie

Economie informelle  : Le gouvernement engagé pour sa structuration

Les grandes articulations de la 3e édition du Forum national de l’économie informelle qui aura lieu du 18 au 20 juillet 2019 à Ouagadougou ont été dévoilées aux journalistes. C’était au détour d’une conférence de presse qui a eu lieu le mardi 9 juillet 2019. Cette édition a pour thème : « Quelles stratégies pour une formalisation plus accrue et une facilitation des activités des unités économiques informelles agricoles et non agricoles ? » Pour le gouvernement burkinabè, il est plus que temps pour les milliers d’acteurs exerçant leurs activités commerciales dans l’informel d’aller au formel. Car, dit-il, mieux structurer ces millions de PME devient un puissant catalyseur pour mieux participer aux recettes de l’Etat et partant, à la croissance du pays. Aussi, dans le formel, ces PME sont pourvoyeuses d’emplois décents pour de milliers de jeunes. Ils sont aujourd’hui des milliers d’acteurs à exercer leurs activités commerciales dans l’informel. Conséquence de nombreux avantages liés au développement des entreprises leur échappent. Il s’agit, entre autres : de l’absence d’accès aux crédits ; des restrictions d’accès aux marchés publics ; de l’absence d’Etat de droit, de l’absence de protection sociale ; de faibles niveaux de formation, des conditions de travail mauvaises, voire dangereuses et du manque de représentation et de participation dans les organes consultatifs. Selon les données de l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages (EICVM) 2009/2010 au Burkina Faso, environ 77% des jeunes occupés sont dans le secteur informel agricole, contre 16,5% pour l’économie informelle non agricole et 6,2% pour le secteur formel.
L’économie informelle, 49,2% du PIB entre 2004 et 2012
L’économie informelle burkinabè a représenté entre 2004 et 2012 en moyenne, 49,2% du PIB et selon l’enquête questionnaire unique des indicateurs de base du bien-être (QUIBB 2007) de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), 93,9% de la population active du pays occupe des emplois informels. D’après le conseiller technique du ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, Olivier Nöel Yougo, la prépondérance des emplois et la faiblesse des revenus dans le secteur informel du pays constituent donc un défi de développement majeur non seulement à l’échelle nationale, mais aussi dans toutes les régions. Pour lui, c’est fort de ce constat préoccupant que les responsables d’associations du secteur informel, lors de la rencontre gouvernement-secteur privé de 2017, ont sollicité la reprise du Forum. Cette 3e édition est appuyée par la Chambre de commerce et d’industrie et le Patronat burkinabè, du Bureau de l’OIT à Abidjan et du Département des politiques de l’emploi de l’OIT à Genève. A en croire les conférenciers, le Burkina Faso est beaucoup en avance sur le plan des textes juridiques et règlementaires avec notamment, la mise en œuvre de la recommandation N°204 édictée par l’OIT. Laquelle recommandation devra permettre au pays de s’attaquer aux moteurs de l’informalité, de traiter les obstacles structurels et règlementaires à la formalisation et de promouvoir des mesures incitatives afin de faciliter la transition vers l’économie formelle. Les organisateurs disent attendre près d’un millier de participants venant de toutes les régions et de tous les secteurs d’activités à cette édition. Le clou de cette manifestation est sans conteste le face-à-face entre les acteurs de l’économie informelle et le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le 20 juillet 2019.

Rachel DABIRE


Les axes prioritaires du futur Plan d’action national pour la transition vers l’économie formelle

– Identifier les raisons et caractéristiques de l’informalité, les obstacles à un processus de formalisation des acteurs opérant dans l’économie informelle et les incitations possibles ;
– Formuler des mesures prioritaires à mettre en place pour faciliter la transition vers l’économie formelle à partir de l’approche préconisée par la Recommandation n°204 ;
– Encourager l’organisation des acteurs de l’économie informelle ;
– Définir une feuille de route pour le suivi des recommandations ;
– Lancer le processus d’élaboration d’une stratégie nationale de consolidation et d’appui à la formalisation des unités économiques informelles au Burkina Faso ;
– Partager des bonnes pratiques en Afrique et ailleurs.

Source : Dossier de presse

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