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Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme : Les hommes d’affaires s’imprègnent de leurs obligations

Le Club des hommes d’affaires franco-burkinabè (CHAFB) a invité le ministre de la Sécurité à un dîner-débat qui a regroupé plusieurs hommes d’affaires le jeudi 20 juin 2019 à Ouagadougou. Avec pour objectif d’échanger sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ce cadre d’échanges a permis aux hommes d’affaires de s’imprégner des méthodologies mises en place par le ministère de la Sécurité. Toute chose qui leur permettra d’apporter leur contribution dans la lutte contre le blanchiment d’argent qui finance le terrorisme.
Le Burkina Faso subit ces dernières années, des attaques meurtrières à répétition. Or, si nul n’est censé ignorer qu’un pays ne peut se développer dans un climat où la sécurité du pays est menacée, il est aussi indéniable de savoir que les hommes d’affaires jouent un rôle non négligeable dans le développement économique d’un pays. Quoi donc de plus normal pour eux que de discuter avec le Premier responsable de la Sécurité pour voir dans quelles mesures ils peuvent l’accompagner dans cette lutte contre les forces obscures.
C’est dans cet esprit que le CHAFB a invité le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, à un diner-débat sur le thème « La contribution des hommes d’affaires dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ». Le milieu des affaires, a noté le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, est un milieu où le maximum d’informations circule. Pourtant, la lutte contre le terrorisme est une question d’abord d’information. Cette initiative donc du CHAFB prouve, selon lui, que les hommes d’affaires sont des hommes transparents qui veulent faire bouger les choses.
Le thème retenu est donc très évocateur. A ce sujet, dans son exposé, le communicant a rappelé que face à ces deux fléaux, la communauté internationale et régionale avait pris des dispositions pour pouvoir lutter contre ces fléaux. Ainsi, la loi 016 du 3 mai 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux au Burkina a mis en place un dispositif de lutte qui comprend la création d’une structure centrale de lutte et ceux qui sont chargés d’apporter les informations qui sont les assujettis, à savoir les institutions financières. A ce niveau, il a fait remarquer que pour contribuer à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, les assujettis ont pour obligation de mettre en place une politique et des procédures. Cette politique est essentiellement axée sur la vigilance à l’égard de la clientèle, aussi sur la déclaration des opérations fiscales, la conservation des documents et des pièces, les contrôles internes et la gestion du respect des obligations.
En plus de cela, poursuit le communicateur, ils ont pour obligation d’évaluer les risques de blanchiment et les risques de financements terroristes. Et cette évaluation passe par celle des personnes et les Etats avec qui ils conversent. Aussi, évaluer les produits qu’ils mettent sur le marché, pour éviter qu’ils ne soient utilisés par les délinquants pour blanchir les fonds criminels, ou terroristes.
A entendre le communicateur, lorsque les principales concernées sont face à des opérations suspectes, l’agent en charge de l’opération ne doit pas aviser le client au risque de se rendre complice. Il doit plutôt alerter automatiquement le responsable anti-blanchiment qui doit être placé à une hiérarchie proche de la Direction afin qu’autre personne ne puisse pas l’influencer dans sa prise de décision.
Pour lutter efficacement contre ‘’le délinquant’’ qui tente de ‘’vous utiliser’’ pour blanchir les fonds ou financer les acteurs terroristes’’, il est indispensable, de l’avis du communicant, de respecter ces obligations. Faute de quoi, les responsables sont passibles de poursuites judiciaires. Si les individus peuvent être poursuivis, les structures aussi peuvent l’être. Et dans ce cas, les entreprises peuvent être fermées, ou se voir être carrément interdites d’exercer.
Ces échanges, a soutenu le président du Club des hommes d’affaires franco-burkinabè, Arnaud Bouhier, ont été très instructifs pour les chefs d’entreprise du club. Le ministère, soutient-il, a exposé les organes, les outils, les méthodologies mis en place pour lutter contre le blanchiment d’argent qui finance le terrorisme et il fallait que les hommes d’affaires puissent comprendre ce mécanisme pour pouvoir apporter leur contribution. Il est donc évident pour lui, que chaque entreprise doit avoir de bonnes pratiques afin que tous les flux financiers illégaux ou qui pourraient être soupçonnés d’illégaux puisent être dénoncés.
A propos des affaires, Arnaud Bouhier a rassuré que malgré le contexte, elles se portaient bien. Toutefois, il a reconnu que certains secteurs d’activités étaient en souffrance, notamment dans le commerce de distribution de biens et services , étant donné qu’une partie du territoire n’est plus accessible.

Hannifah Sawadogo

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