Le nouveau mécanisme de fixation des prix des hydrocarbures mis en place par le gouvernement le 14 novembre 2018 marche-t-il-vraiment ? La révision des prix attendue tous les 3 mois n’est pas effective. Dans le principe, qu’il y ait changement ou maintien des prix, un communiqué n’était-il pas approprié ?
La question a été posée à qui de droit. Nous avons tenté d’avoir des éléments de réponse. Et au moment où nous tracions ces lignes, nos interlocuteurs n’avaient pas encore réagi. Mais en attendant la version officielle, on peut supposer que le gouvernement a tout simplement botté en touche au mois d’avril dernier. Il n’a pas touché au prix parce que le thermomètre social était déjà dans le rouge, avec les grèves et revendications des syndicats qui se succédaient à n’en pas finir. Le gouvernement ne voulait pas en rajouter, quitte à ne pas respecter le principe des ajustements trimestriels. Cela dit, une chose est certaine, le Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures (CIDPH) tient l’évolution des prix à jour. La décision revenant au gouvernement d’appliquer ou pas. Dans le numéro
290 du 18 avril 2018, L’Economiste du Faso s’interrogeait sur une hausse probable des prix en avril. Cette interrogation était basée sur le maintien à la hausse sur les deux premiers mois de l’année du baril et du cours du dollar, monnaie de référence pour l’achat des hydrocarbures. La tendance du mois de mars devait être déterminante, avions-nous écrit. A ce propos, les informations que nous avons pu compiler font ressortir un prix du baril autour de 66 dollars pour mars 2019. Ce qui confirme la tendance haussière de ce premier trimestre 2019. Mais qu’importe, les Burkinabè devaient assister au mois d’avril, au premier ajustement du nouveau mécanisme de fixation des prix. L’on tend vers la fin du second trimestre (fin juin) et si on s’en tient à la règle, de nouveaux prix devront être fixés en juillet. Au même mois d’avril 2019 , les perspectives de la Banque mondiale sur le secteur du pétrole tablaient sur « un baril de pétrole s’établissant en moyenne à 66 dollars en 2019 et à 65 dollars en 2020 » tenant compte d’une production de plus en plus importante aux Etats-Unis.
Le 8 janvier dernier, le gouvernement avait procédé à la baisse des prix des hydrocarbures conformément à son nouveau mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers. Ainsi, le prix du Super 91 est passé de 677 à 657 F CFA, soit une baisse de 20F , celui du Gasoil est passé de 601 à 571 F CFA, soit une baisse de 30 F par litre. Le pétrole lampant a connu la plus forte baisse, passant de 538 à 455 FCFA, soit une baisse de 83 F par litre.
FW
Le nouveau mécanisme
Le nouveau mécanisme de réajustement des prix des hydrocarbures au Burkina Faso a été signé par le chef de l’Etat le 14 novembre 2018 et se présente comme suit :
la révision des prix à la pompe se fera tous les 3 mois au plus tard ;
La moyenne des écarts calculée au cours des trois mois suivant le dernier réajustement des prix est répercutée sur le prix en vigueur pour obtenir le nouveau prix, sans excéder une variation de 75 FCFA par litre et par produit ;
Les prix à la pompe connaîtront un changement avant le terme des 3 mois lorsque la variation par litre d’un produit, d’un mois à l’autre excède 50 FCFA ;
Lorsque la moyenne des écarts calculée au cours des 3 mois suivant le dernier réajustement des prix excède 75FCFA par litre, une variation de 75 FCFA est répercutée sur le prix en vigueur pour obtenir le nouveau prix du produit et le reliquat est récupéré comme plus ou moins value.