Tous les spécialistes du terrorisme le disent, pour vaincre la menace terroriste, il faut actionner plusieurs leviers sur le terrain. Il y a, certes, l’action militaire pour freiner l’élan des attaques terroristes et faire ainsi moins de victimes collatérales.
Mais en plus de ce plan, il faut vite scier la branche sur laquelle ces «fous d’Allah» partent «piocher» leurs futurs terroristes.
Celle de la misère, de la pauvreté et du dénouement total dans lesquels vivent certains habitants. Le Burkina Faso, qui fait face aux attaques terroristes depuis 2015, n’est pas épargné par le phénomène des régions où sévissent la pauvreté, du reste, le constat démontre que les attaques terroristes ont pion sur rue dans le Sahel, le Nord et le Centre-Nord.
Autre constat est que les présumés terroristes qui endeuillent chaque jour des familles burkinabè ne viennent pas d’ailleurs mais bien du pays des Hommes intègres. On se rappelle du prêcheur de Djibo qui s’est radicalisé, Malam Dicko, ou encore des frères Sawadogo qui ont été abattus dans l’attaque de Rayongo (Ouagadougou) en 2018. Pour rendre ces zones économiquement viables et créer des créneaux porteurs d’emplois pour les jeunes, principales cibles de recrutement des terroristes, le gouvernement burkinabè a mis en place le Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) et le Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), avec le soutien des partenaires techniques et financiers.
Pour sa deuxième sortie devant les élus nationaux, le 16 mai 2019, le Premier ministre, Christophe Dabiré, a rappelé combien ces deux programmes permettent de réduire la pauvreté. Il a, dans son discours sur la situation de la Nation, fait l’état des lieux de leur mise en œuvre, le nombre de projets exécutés et le montant injecté à ce jour.
Selon le locataire de la Primature, 2018 a vu le PUS-BF réaliser 154 projets d’investissements assortis d’un montant de 111 milliards FCFA dans les domaines socioéconomiques, de la gouvernance et de la sécurité. Au regard de la situation sécuritaire toujours prégnante au Burkina Faso, les députés ont autorisé au gouvernement, en la séance extraordinaire du 12 septembre 2018, d’étendre ce programme aux différentes régions touchées par l’extrémisme violent.
Quant au PADEL, Christophe Dabiré a révélé qu’environ 3 milliards de francs CFA avaient déjà été investis dans la région du Sahel au profit de 797 promoteurs d’unités de production informelles. Il y a eu aussi la réalisation des infrastructures socioéconomiques et le financement de 617 micro-entreprises promues par les femmes et les jeunes. Ce programme, exécuté dans le Sahel, a été étendu en 2018 aux 6 régions suivantes: l’Est, le Centre-Nord, le Centre-Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Sud et le Nord. Il a été déployé en 2019 dans les six autres régions restantes.
Ambèternifa Crépin SOMDA
Sahel : 350 policiers et 600 gendarmes affectés
La construction de bâtiments au profit de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale, la construction et l’électrification de logements au profit de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale, la construction/reconstruction de clôtures des postes de police et de gendarmerie, la réhabilitation de brigades de gendarmerie et de postes de police. Acquisition des équipements et matériels au profit des FDS. Il s’agit de matériels roulants et informatiques et des matériels spécifiques de sécurité. Pour le volet formation, il est envisagé l’affectation de 350 policiers, l’affectation de 600 gendarmes et la formation des FDS. Dans le cadre de la participation citoyenne à la sécurité publique, il est prévu les actions suivantes : la mise en place du système IRAPOL au Sahel, l’organisation des missions conjointes Police, Gendarmerie et Armée le long des frontières avec les pays voisins, la formation pour l’implication des citoyens dans les actions de sécurité, y compris la veille citoyenne.