Du nouveau dans le projet d’implantation d’une usine de transformation de tomates et de mangues à Loumbila, plus connue sous le nom de STFL (société de transformation des fruits et légumes). L’Assemblée nationale a ratifié, courant mai 2019, l’accord de prêt complémentaire que le gouvernement a contracté auprès de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) le 19 octobre 2019. D’un montant de 4,060 milliards FCFA avec un taux d’intérêt de 2,75% à rembourser en 12 ans, les ressources de ce prêt seront investies dans la relance de l’usine de transformation de la tomate fraîche et de la mangue en concentré à Loumbila. En plus de ces 4,060 milliards FCFA, l’Etat burkinabè s’engage à contribuer avec la somme de 3,008 milliards FCFA, soit un financement additionnel total de 7,068 milliards FCFA pour l’achèvement de la construction de cette usine et de son équipement. Malgré ces ressources, l’Etat devrait faire un effort supplémentaire pour doter la nouvelle société d’un fonds de roulement.
On devrait s’attendre aux débuts des travaux dans un avenir très proche. Aux termes des travaux de construction, l’usine aura une capacité de traitement de 250 tonnes de tomates et 240 tonnes de mangues par jour. Ce projet compte créer 200 emplois chaque année, dont 100 permanents et plus de 100 saisonniers constitués de 30 % de femmes selon les estimations du gouvernement.
Il créera en plus 5.000 emplois dans les zones de production maraichère avec un accent spécifique sur l’emploi des femmes. Plus de 60.000 tonnes de tomates et 28.000 tonnes de mangues seront collectées auprès des producteurs installés sur des sites identifiés.
L’objectif du gouvernement à travers ce prêt est la rentabilisation des importantes sommes déjà investies dans l’usine sur le site de Loumbila dont les travaux sont à l’arrêt depuis 2013. Il apparait plus logique pour le gouvernement d’achever les travaux sur place, en se donnant les moyens d’apporter les améliorations nécessaires au projet.
C’est pourquoi les réflexions ont été menées dans le sens de la création d’unités de prétraitement de la tomate sur les sites de grandes productions afin de réduire les coûts de transports et limiter les pertes éventuelles. Trois sites de prétraitement ont été identifiés, notamment à Ouahigouya, Gourcy et Yako. Le choix de ces sites s’est fait sur la base des données fournies par le ministère en charge de l’agriculture qui indiquent que ces sites ont un rendement de 20 tonnes à l’hectare tandis qu’au Plateau central, il serait de 14 tonnes à l’hectare. En plus, ces 3 sites se situent dans la région du nord où le potentiel en eau est important. C’est d’ailleurs sur ces sites que s’approvisionnent les acheteurs qui viennent du Ghana et du Togo. Le prétraitement sur ces sites permettra de réduire les coûts de transport et de créer de l’emploi dans ces zones. A terme, on aura la grande infrastructure à Loumbila et 03 autres petites unités de prétraitement.
La compétitivité des produits issus de cette usine dépendra de la qualité de ses produits et de la stratégie markéting qui sera développée en vue de conquérir des parts de marché.
Pour la gestion de chaînes de production de la tomate et de la mangue, le gouvernement se veut rassurant. Il mettra tout en œuvre pour éviter les erreurs qu’a connues la STFL.
Elie KABORE
Une valeur ajoutée de 35,122 milliards de FCFA en 5 ans
Avec ce financement additionnel, le coût total du projet s’élève à 15,180 milliards de FCFA. Un montant qui a amené un député à s’interroger sur la rentabilité du projet. Pour le gouvernement, la rentabilité du projet doit se mesurer sur la valeur ajoutée qu’il compte apporter au pays. Selon les estimations, sur les 5 premières années, l’usine apportera au budget national, une valeur ajoutée de 35,122 milliards de FCFA et des entrées de devises nettes de 12,400 milliards de FCFA. Ces estimations ne prennent pas en compte la main d’œuvre que le projet va générer, les intérêts générés par la population locale et les activités connexes qui seront créées.o