Un an de coopération. Cela se fête. L’Ambassade de la République populaire de Chine au Burkina Faso l’a bien compris. Elle a tenu à respecter les traditions et la célébration a eu lieu le 26 mai 2019, soit un an jour pour jour après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
La cérémonie était plus axée sur les échanges entre les deux partenaires, ce qui explique peut-être que le seul discours de la soirée ait été prononcé par l’Ambassadeur chinois, Li Jian. Et comme à toute étape, il était de bons augures de faire le bilan des acquis. Li Jian s’est prêté à cet exercice avec plaisir. Car, si la reprise des relations date d’un an à peine, beaucoup de réalisations ont été faites dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et du commerce, selon le diplomate. On pourrait juste en citer quelques exemples:
sur la santé, l’on note que la mission médicale chinoise a permis à plus de 200 personnes souffrant de la cataracte de retrouver la vue au cours d’une opération gratuite menée à l’hôpital de Tengandogo.
Sur le plan éducatif, outre les bourses d’études octroyées aux étudiants de l’Université Ouaga 2 et de l’Institut africain de management, les classes sous paillotes du village de Nayirou dans la Commune de Sabou, ont été délaissées au profit de la nouvelle école primaire de Zamsin. Li Jian a annoncé pour bientôt, le démarrage d’un projet de construction de 100 complexes scolaires.
Sur le plan agricole et de la sécurité alimentaire, une délégation d’experts chinois envisage tripler le rendement à l’hectare du mil, à travers l’amélioration des variétés. Aussi, l’Ambassadeur a indiqué que l’Empire du milieu avait déjà envoyé une partie de l’aide humanitaire d’urgence qui est de 5.400 tonnes, dans les magasins de la SONAGESS.
Sur le plan commercial, en 2018, les échanges entre la Chine et le Burkina ont atteint 318 millions de dollars. L’exportation des produits vers le marché chinois s’est multipliée de 365%, atteignant 100 millions de dollars, à en croire les autorités burkinabè et chinoises qui se réjouissent également que les produits burkinabè soient exonérés à 97% des droits de douanes. Interrogé lors de la célébration, Alpha Barry, ministre de la Coopération, a déclaré que «les choses sont allées vite en l’espace d’une année et je tiens à remercier les partenaires et amis chinois qui ont tenu parole par rapport aux engagements de départ, et surtout féliciter le président du Faso pour sa vision».
Ce premier anniversaire a été l’occasion pour la République de Chine de décerner des prix de l’amitié sino-burkinabè à quatre personnalités, dont Nasser Basma, P-DG du Groupe Mégamonde, et Karim Démé, président du point focal de la République populaire de Chine au Burkina. Le premier a créé sa société en 1999 et commercialisait des produits (motocyclettes, appareils électroménagers, matériels de télécommunications) d’origine chinoise alors que les relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine étaient rompues. Il s’est fortement impliqué depuis 2015, pour le rétablissement des relations entre les deux pays. Le second est couramment appelé le plus Chinois des Burkinabè. Karim Démé a toujours été le lien entre le Faso et la Chine. C’est le point focal chinois bien avant la reprise des relations officielles. A ce titre, il a permis de maintenir le contact commercial entre les hommes d’affaires et commerçants burkinabè et la Chine.
JB
La Chine rassure sur l’hôpital de Bobo-Dioulasso
Nous vous proposons un extrait du discours de l’Ambassadeur de Chine, Li Jian, au Burkina, à propos du projet de l’hôpital de Bobo.
«Le projet de don du CHU de Bobo-Dioulasso bénéficiera non seulement aux habitants de la localité, à tous les Burkinabè, mais aussi à tous les pays de la sous-région. Je souligne au passage que la coopération chinoise se focalise toujours sur les priorités et les besoins les plus urgents du gouvernement et du peuple burkinabè. Elle attache beaucoup d’importance au bien-être social, au bénéfice des deux peuples et ne compromettra pas en aucun cas la protection de l’environnement et le développement durable ».