L’élection présidentielle au Burkina Faso aura lieu en 2020, probablement au mois d’octobre ou novembre. A un an et demi de l’échéance, le terrain politique est animé. Des nouveaux partis politiques se sont créés et des déclarations de candidatures se succèdent. On peut les classer en 3 catégories.
Les candidats officiellement déclarés
Dans la première catégorie, on retrouve ceux qui ont officiellement déclaré leur candidature pour la présidentielle de 2020. Kadré Désiré Ouédraogo a été le premier à se jeter à l’eau en annonçant sa candidature au cours d’une assemblée générale tenue le 16 février 2019 à Bobo-Dioulasso.
La candidature de celui qui a été Premier ministre au Burkina Faso a été suscitée et portée par un mouvement dénommé «Mouvement pour la candidature et l’élection de Son Excellence Monsieur Kadré Désiré Ouédraogo (MKDO-2020)».
Kadré Désiré Ouédraogo a expliqué pourquoi il a accepté cette proposition : « Il est temps que tous les Burkinabè, chacun à son niveau, apportent au Burkina Faso ses talents, ses connaissances et son expérience. Ils doivent agir pour le bien commun et pour l’intérêt suprême de la Nation. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté d’être prêt à être le candidat de tous ceux qui partagent ces idées, qu’ils soient des hommes, des femmes, des associations, des partis politiques».
A l’issue du 16e congrès ordinaire de son parti (l’Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) tenu les 30 et 31 mars 2019 à Bobo-Dioulasso, Gilbert Noël Ouédraogo a été investi candidat à l’élection présidentielle de 2020. En rappel, la candidature de Gilbert Noël Ouédraogo à la présidentielle de 2015 avait été rejetée par le Conseil constitutionnel pour avoir soutenu la modification de l’article 37 de la Constitution en 2014. Pour bon nombre d’observateurs, le soutien de son parti a été un tournant décisif pour le Président Blaise Compaoré dans sa volonté de faire sauter le verrou de la limitation des mandats contenu dans la Constitution. La vague de protestations qui a suivi a conduit à l’insurrection populaire d’octobre 2014.
Le Député Tahirou Barry, quant à lui, a annoncé sa candidature le 14 avril 2019 à Ouagadougou. Il répond ainsi à l’appel que le Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) et plusieurs mouvements associatifs avaient lancé le 27 janvier 2019. S’adressant aux personnes présentes ce jour-là, l’actuel député du Parti pour la renaissance (PAREN) mais inscrit à l’Assemblée nationale dans le groupe parlementaire Union pour le progrès et le changement (UPC) a indiqué: «A cette sollicitation de ces vaillants jeunes, je n’ai ni le droit de me dérober, ni d’hésiter.
C’est pourquoi, j’ai décidé librement et solennellement de relever ce défi qui m’a été proposé en acceptant de me porter candidat à l’élection présidentielle prochaine de ma patrie». Tahirou Barry sera à sa deuxième candidature, puisqu’il a participé à la présidentielle 2015 où il est arrivé en troisième position après Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré.
Le Professeur Abdoulaye Soma a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 le 5 mai 2019 à Ouagadougou. C’était à l’issue du lancement de son parti politique. Déjà, ce parti compterait plus de 200.000 membres à travers le Burkina Faso. Le Professeur Soma est enseignent de Droit constitutionnel à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Sous la Transition, il a occupé le poste de Conseiller spécial du Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Il a, par la suite, été nommé directeur de cabinet du Médiateur du Faso, Sarah Sérémé, avant de démissionner. Le 3 août 2016, il a prêté serment pour devenir Avocat. Pr Abdoulaye Soma est le président de la Société burkinabè de droit constitutionnel (SBDC).
Ceux qui n’excluent pas d’être candidats
Dans la deuxième catégorie, on retrouve ceux qui n’excluent pas d’être candidats. L’ancien Premier ministre sous la Transition, Yacouba Isaac Zida, vit au Canada depuis le début de l’année 2016. Il a accordé un entretien exclusif à la télévision France 24, le 27 mars 2019. A la question du journaliste: «Vous imaginez-vous un avenir politique au Burkina?» L’ancien Premier ministre a répondu: «Je ne me suis pas encore prononcé sur une éventuelle candidature, je n’exclus pas la possibilité effectivement d’être candidat».
Même si son parti ne l’a pas officiellement choisi comme candidat, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, ne cache pas ses intentions de se porter candidat. Au cours d’une tournée les 1er, 2 et 3 mai 2019. Il s’est adressé en ces termes dans un air de campagne électorale: «Si je suis élu au soir de l’élection présidentielle de 2020, je vous promets de créer des emplois pour la jeunesse, de construire des barrages, de goudronner la voie reliant Koudougou à Solenzo; je promets d’électrifier la ville de Solenzo et environnants».
Les candidats sûrs
Dans la troisième catégorie, on retrouve ceux qui sont sûrs d’être candidats. Font partie de ce lot, le président actuel, Roch Marc Christian Kaboré.
Il sera indiscutablement le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, ira à la conquête du pouvoir sous la bannière de son parti, l’UPC. Des candidatures indépendantes ne sont pas à exclure.
Elie KABORE