Tribune

Soutenir la planète pour notre génération future -Par: Don Pramudwinai

À l’ère numérique et dans le contexte actuel de la quatrième révolution industrielle (4IR), on parle souvent de «mégadonnées» et d›«Internet des Choses» (IDC) qui, pour certains, peuvent sembler hautement techniques et virtuellement numériques.
Bien que la Thaïlande soit pleinement consciente des opportunités et des défis liés à la modernité, nous recherchons également une dimension humaine globale du développement inclusif, en particulier, durant notre année à la présidence de l’ASEAN. C’est pourquoi nous avons choisi le thème «Faire progresser le partenariat pour la durabilité» afin de promouvoir la «Durabilité des Objets » (DOD) qui signifie durabilité dans toutes ses dimensions. Le développement durable est un concept global directement lié à la DOD. Cependant, le premier aspect de la durabilité auquel le public pense généralement est la durabilité de l’environnement qui est un élément important du concept et fait partie du Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 ou ODD. Ces 17 ODD sont simplement regroupés en 5P avec l’objectif ultime de sauver la planète, de promouvoir la paix, de créer la prospérité, d’améliorer le partenariat et de nourrir notre peuple.
En ce qui concerne «la planète», l’air pur et l’eau salubre font partie des éléments essentiels aussi fondamentaux pour les êtres humains que pour toutes les autres créatures qui partagent ce monde avec nous. Malheureusement, la Terre mère a été blessée et tenue pour acquis par les humains plus que quiconque au cours de l’histoire.
Le fait que plusieurs ODD accordent de l’importance à la réhabilitation et à la conservation de notre planète reflète les préoccupations environnementales croissantes et l’appel à un développement plus équilibré, largement appelé le concept d ‘«économie circulaire» qui gagne du terrain à l’échelle mondiale.

Conserver, restaurer et gérer les ressources naturelles
Localisation de la «Grande zone d’ordures du Pacifique» (GPGP) où flottent quelque 80.000 tonnes de plastique entre Hawaï et la Californie, sur une surface d’environ 1,6 million de km2, soit 3 fois la France continentale
La Thaïlande reconnaît que l’amélioration de la durabilité environnementale est inextricablement liée au développement social et économique et est l’une des conditions essentielles du développement durable. Nous avons donc adopté des mesures pour conserver, restaurer et gérer nos ressources naturelles et notre environnement de manière plus durable, et avons inclus ces éléments dans notre Cadre de stratégie nationale sur 20 ans (2017 – 2036).
Au-delà de notre engagement national (voir encadré), la Thaïlande a toujours plaidé pour une coopération sur les questions environnementales avec la communauté mondiale afin d’obtenir des avantages à long terme. Un exemple en est notre ferme engagement en faveur de l’Accord de Paris pour lutter contre le changement climatique. Parallèlement, la Thaïlande coopère avec tous les partenaires pour l’échange de connaissances, d’expériences et de pratiques optimales.
Le développement durable est un programme mondial qui nécessite des efforts concertés et la Thaïlande est en mesure de le faire progresser cette année. En plus d’être présidente de l’ASEAN, la Thaïlande est également Coordinatrice de l’ASEAN pour la Coopération pour le développement durable, identifiant activement les complémentarités et favorisant une coordination plus étroite entre l’ASEAN et les Nations Unies.
Une action substantielle est la «Complémentarité entre la Vision communautaire 2025 de l’ASEAN et le Programme de développement durable 2030 des Nations Unies: un cadre d’action», qui identifie une synergie éventuelle et les moyens de renforcer la construction de la communauté de l’ASEAN tout en atteignant plusieurs objectifs de développement durable simultanément.
Une recommandation du Rapport sur les complémentarités qui sera pleinement mise en œuvre cette année est la création du Centre de l’ASEAN pour les études et le dialogue sur le développement durable en Thaïlande. Le centre sera financé par le gouvernement du Royaume de la Thaïlande et contribuera à la coordination des activités et des projets liés à l’Initiative de complémentarité, tout en assurant la liaison avec des centres similaires dans les États membres de l’ASEAN afin de constituer un réseau de centres d’appui aux efforts régionaux de développement durable.

Impact sur l’environnement
L’environnement marin est l’un des programmes de développement durable à prendre en compte au cours de sa présidence de l’ASEAN. La Thaïlande est très préoccupée par le problème des débris marins et de son impact sur l’environnement. Nous croyons fermement qu’une action urgente est nécessaire.
Les chercheurs ont découvert au milieu de l’océan Pacifique, un débris marin ou un «dépotoir d’ordures» d’une taille supérieure à celle de Bangkok. Le poisson mange ces débris, qui sont ensuite consommés par l’homme, causant ainsi de graves problèmes de santé.
Les reportages sur des animaux marins comme les baleines et les tortues souffrant de la consommation de déchets non digestibles ne représentent qu’une fraction des 100.000 décès annuels d’animaux marins dus à ce problème. En outre, les débris marins ont une incidence sur la promotion d’un tourisme respectueux de l’environnement et ont donc des impacts sur la contribution du secteur du tourisme au développement national.
Une étude réalisée par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement de la Thaïlande a révélé que les déchets jetés à la mer pouvaient se déplacer dans le monde entier. Il est par conséquent impératif de disposer d’une plate-forme de discussion et de collaboration pour traiter le problème.
Une réunion du groupe de travail technique entre les membres de l’ASEAN s’est tenue en novembre 2017, tandis que la réunion ministérielle spéciale de l’ASEAN sur les débris marins et la réunion de haut niveau de l’ASEM sur la durabilité marine se tiendront respectivement les 5 mars 2019 et du 7 au 8 mars 2019. Ainsi, la Thaïlande encourage le partenariat pour la durabilité en commençant par la durabilité environnementale et s’étendra à d’autres régions tout au long de l’année.
La pollution marine se retrouve dans tous les océans et mers du monde. Les activités humaines sur terre sont les principales sources de cette pollution. Il s’agit notamment du déversement de déchets le long des côtes, sur les plages et de la décomposition des navires. On estime que 8 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent dans les océans du monde chaque année (Ph. AFP).
Les avantages du développement durable sont innombrables, mais chaque pays doit s’engager dans sa propre voie et dans sa détermination pour atteindre les objectifs. Dans le cas de la Thaïlande, la Philosophie d’économie de suffisance (PES) a été adoptée comme approche locale.
Cette philosophie, conférée par Sa Majesté le feu Roi Bhumibol Adulyadej, propose un «processus de réflexion» consistant en une analyse en trois parties de la cause du problème, en une recherche de solutions pratiques et en la mise en œuvre des solutions choisies. La PES est intégrée dans la politique de la Thaïlande aux niveaux national et international.
C’est un principe directeur des Plans nationaux de développement économique et social de la Thaïlande depuis 2002 et de son application pour parvenir au développement durable. La Thaïlande a partagé cette philosophie avec de nombreux pays en tant qu’approche alternative pour la réalisation des Objectifs de développement durable grâce à des cours de formation et à la création de plusieurs projets de coopération en Asie et en Afrique.
En conclusion, l’engagement de la Thaïlande en faveur du développement durable est inébranlable comme en témoignent nos réalisations et contributions passées aux niveaux nationaux et à l’international. Nous nous sommes engagés à faire plus. L’agenda sera particulièrement important pendant notre présidence de l’ASEAN et la Thaïlande se réjouit de travailler avec ses collègues de l’ASEAN et au-delà, dans le cadre d’un partenariat mondial tel que défini dans l’objectif 17 des ODD.

Source: L’Economiste n° 5500

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