2016 et 2017
Ces deux années ont été marquées par des revendications sociales des syndicats de l’Administration publique. Plusieurs protocoles d’accords ont été signés par le gouvernement pour satisfaire les travailleurs. Mais face à l’impact financier de ces engagements le gouvernement commence à s’inquiéter de leur soutenabilité par le budget. L’idée d’un débat national sur la reforme des rémunérations est mise sur la table par le président du Faso. Toute chose qui va déclencher une course contre la montre au niveau des travailleurs pour consolider les acquis des engagements.
Février 2018
Des réflexions techniques et des concertations avec l’ensemble des forces vives de la nation sont engagées sur la mise à plat des rémunérations.
Un diagnostic de base sur la situation des rémunérations a été fait et remis aux forces vives de la nation le 28 février 2018, marquant ainsi le lancement officiel de la Conférence nationale sur les rémunérations des agents publics de l’Etat.
23 mars 2018
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori est face aux députés pour répondre à une question d’actualité du député, Ousséni Tamboura, adressées au Premier ministre, Paul Kaba Thieba. Le député, face la recrudescence des grèves au sein du ministère interpelait le gouvernement sur l’état de mise en œuvre du protocole d’accords signé par les acteurs du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement.
Lors des échanges avec les députés, on apprend que l’incidence financière des accords et impacts sur les budgets de 2016-2018 est estimée à 55,888 milliards de F CFA en 2016 ; 67,510 milliards de F CFA en 2017 et 94, 983 milliards de F CFA en 2018. Et qu’en 2019, il pourrait atteindre 106,684 milliards de F CFA. Le ministre en charge de l’Economie et des Finances, résume ainsi la situation. «L’impact des revendications sur la période 2016-2018 permet de constater, en plus du reversement de la loi 081, une incidence financière de plus de 218 milliards de F CFA. C’est à cette occasion également que le débat sur le Fonds commun est entré dans l’arène publique. On apprendra l’existence de 21 fonds communs dans une dizaine de ministères et d’institutions dont 4 au Minefid.
De 11 milliard en 2010, le fonds commun était estimé à 55 milliards en 2017 dépassant dans certains cas la masse salariale.
2 mai 2018
Le conseil des ministres, sur la base d’un avis du conseil d’Etat considère désormais les sit in comme un arrêt irrégulier de travail et interdit l’occupation des lieux de travail. Depuis cette date, les sit-in font l’objet de coupures de salaire
12,13 et 14 juin 2018
Conférence nationale sur la mise à plat des rémunérations. Les discussions sont organisées autour de 3 ateliers: Atelier 1: Grands principes et valeurs structurants de la fonction publique et restauration de l’autorité de l’État ; Atelier n°2: rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat (cadre juridique, système indiciaire et indemnitaire) Atelier n°3 : rationalisation des dépenses de l’Etat, autres avantages en natures servis aux agents de l’Etat et optimisation des recettes fiscales. (Voir les recommandations en pages intérieures)
18 décembre 2018
Le gouvernement adopte le budget gestion 2019. La loi de fiances prévoit un plafonnement du Fonds commun à 25%.
Janvier 2019
Depuis cette décision, les services du Minefid tournent au ralenti. Pas d’appel à la grève des syndicats. Les agents sont présents mais ne délivrent pas les services pour lesquels ils sont payés. Une sorte de grève du zèle qui impacte l’activité économique.
Avril 2019
Les premières manifestations de colère des usagers ont lieu à Ouagadougou à la Direction des moyennes entreprises du Centre 1 (DME1), sis-en face du SIAO. Ces derniers se plaignent de la fermeture des guichets et de l’absence des agents des impôts à leurs postes. Le premier ministre reçoit successivement la chambre de commerce et le patronat. Le mouvement au sein du Minefid est au menu des échanges.
A l’occasion de la commémoration du centenaire du Burkina Faso, le Premier ministre appelle les agents au dialogue, à cette même date, le président par intérim du MPP, qualifie cette grève perlée «d’une opération de sabotage».
Et maintenant ?
Tout le pays est suspendu à la suite de ce mouvement. Le gouvernement a appelé au dialogue, mais avec qui? Selon nous informations celui-ci a travaille à mettre sur la table des propositions.
Le ministère des finances a déjà invité les banques à ne pas toucher la quotité cessible des agents qui ont acquis des crédits logs terme adossés au Fonds communs, le temps de trouver des solutions appropriées. Le temps joue contre le gouvernement dont les finances vont commencer à ressentir l’impact du mouvement. Et les banques s’impatientent.