736. C’est le nombre d’élèves et étudiants interpellés pour détention ou consommation de drogue entre2014 et 2017. Ces statistiques cumulées du Comité national de lutte contre la drogue et du ministère en charge de l’éducation montrent l’ampleur du phénomène. La toxicomanie et la consommation de la drogue gagne du terrain dans les écoles.
Dans leurs sillons, l’incivisme grandissant et actes de violences en milieu scolaire s’amplifient. Les établissements scolaires sont devenus le théâtre de mouvements sociaux, de grèves à répétition, de boycottes des activités pédagogiques et de la défiance de l’autorité de l’Etat. Une situation qui, selon le ministère en charge de l’éducation nationale, nécessite des actions correctives.
L’institution a ainsi décidé d’élaborer une Stratégie nationale de lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire (SNL-DTV) afin de contribuer à la promotion du civisme au Burkina Faso. La validation dudit document est intervenue le 1er avril 2019 au cours d’un atelier à Ouagadougou, sous la présidence du Pr Stanislas Ouaro, ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales.
Etait présente à cette rencontre d’une journée, une centaine de participants, com- posés des acteurs du MENAPLN, du ministère de la Santé, du MATDCS, de la société civile, des partenaires sociaux et PTF, etc. La stratégie nationale couvre le primaire, le post-primaire et le secondaire. Elle s’étale sur la période 2020-2024, suivie d’un plan d’actions triennale glissant 2020-2022 pour son opérationnalisation. En plus du phénomène de la drogue, de la toxicomanie et de la violence, elle s’attaque aussi à la vente et à la consommation d’alcool et de tabac en milieu scolaire. Mettre à la disposition des acteurs de l’éducation un référentiel en matière de lutte contre la drogue, la toxicomanie et les violences dans les structures éducatives, techniquement approuvé par les acteurs du système et qui puisse contribuer à juguler le phénomène afin de créer un environnement propice à la promotion d’une culture de non-violence, à assurer les conditions favorables aux enseignements- apprentissages au Burkina Faso, tel est l’objectif global de la présente stratégie nationale.
La sensibilisation, la réinsertion des élèves dits «toxicomanes» et la répression sont les trois principaux axes d’intervention déclinés dans la stratégie nationale.
Pour le premier axe, les indicateurs retenus pour mesurer l’atteinte de l’effet attendu sont : le niveau d›implication des acteurs et le niveau d›engagement des acteurs. Pour ce faire, l’axe consistant à la prévention de la violence, de la toxicomanie et de la drogue en milieu scolaire vise à mettre en place un système de veille en vue de prévenir et de conscientiser les scolaires sur les dangers du phénomène.
Pour ce faire, deux objectifs stratégiques sont identifiés à cet effet. Il s’agira d’assurer une mobilisation sociale et de renforcer les capacités des acteurs. L’atteinte de cet objectif consiste, d’une part, en l’organisation de campagnes de sensibilisation (des enseignants, des élèves et de leurs parents) et de plaidoyer, et d’autre part, en l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de communication.
Mécanisme de prise en charge et de répression inefficace
L’une des faiblesses de la lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire est l’inefficacité du mécanisme de prise en charge et de répression. C’est ce qu’affirme le comité qui a rédigé la stratégie. Le Burkina Faso ne disposant pas de structures appropriées pour la prise en charge des toxicomanes, ils sont orientés vers les services psychiatriques des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et régionaux (CHR). Cependant, un des acquis majeurs en la matière est la création de l’Unité de sevrage tabagique (UST) au sein du CHU-YO qui assure une aide médicale au sevrage tabagique à l’endroit des consommateurs de tabac. Pour ce faire, les acteurs en charge de la mise en œuvre de cette stratégie ambitionnent de mettre en place un mécanisme adapté aux besoins des victimes et affectés en milieu scolaire, et d’outiller les acteurs en charge de la répression pour une intervention efficace. Ainsi, deux objectifs stratégiques sont identifiés : assurer la prise en charge médicale et psychosociale, renforcer le dispositif de répression.
NK
La coordination, maillon faible
LES experts qui ont travaillé sur la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire (SNL-DTV) ont révélé que la coordination de l’ensemble des interventions visant la lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire constituait le maillon faible du dispositif. De plus, le cadre institutionnel, organisationnel et juridique encadrant le phénomène reste peu adapté au regard de son ampleur et des dégâts causés. C’est ainsi que dans le 3e axe de la stratégie-pilotage, ils ont noté que le Burkina Faso devait se doter d’une structure de coordination efficace et disposant de compétences diverses et de capacités d’intervention sur le territoire national.
Conseil national pour la prévention de la violence à l’école, responsable de la mise en œuvre de la stratégie
EN validant la stratégie nationale de lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire (SNL-DTV), le groupe d’experts a associé et identifié les acteurs qui permettront non seulement sa mise en œuvre, mais aussi le suivi-évalua- tion. Pour ce qui concerne les acteurs, on notera la présence des acteurs étatiques et de structures partenaires intervenant dans le domaine de l’éducation et de la formation. Au niveau de l’Etat, on compte le Mena et sa structure technique chargée de la prévention de la violence en milieu scolaire, le Conseil national pour la prévention de la violence à l’école (CNPVE), responsable de la mise en œuvre de la stratégie. Elle en assurera le Secrétariat technique. Créé par décret N°2014-328/PRES/PM/MESS/MENA/MATS du 2 mai 2014, le (CNPVE) a pour missions de:
– Collecter, traiter, analyser et diffuser les données sur le climat scolaire et universitaire;
– Evaluer la situation de la violence dans les établissements d’enseignement scolaire et universitaire;
– Identifier les principales sources de violence en milieu scolaire et universitaire;
– Proposer au ministre de tutelle technique toute disposition nécessaire à l’apaise- ment, à la prévention et à la lutte contre la violence en milieu scolaire et universitaire; Contribuer à l’éducation au civisme et à la paix au niveau scolaire et universitaire.
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