DES mouvements sociaux sont en préparation dans les Etats-majors des syndicats. Ils vont paralyser les services à tour de rôle. Le gouverne- ment va avoir du travail. Il faut désamorcer ces mouvements en préparation. Mais comment ?
Il n’y a pas de préavis de grève. Pas de travail non plus aux Finances. Plongeant ainsi les finances publiques dans une sorte de léthargie. Peu de recettes dans les petites unités de recouvrement et il n’y a pratiquement plus de délivrance d’attestation de situation fiscale aux contribuables, difficile également d’enregistrer des marchés pour les attributaires. Autres effets de cette grève qui ne dit pas son nom, le blocage de certains décaissements. Les syndicats sont derrière cette nouvelle forme de protestation, qui au contraire du sit-in, avait des répercussions sur le salaire des grévistes, avec cependant des conséquences encore plus douloureuses.
Inévitablement, si cette action de défiance se poursuit, le pays va se retrouver dans un cul de sac. Faut-il attendre d’y être ? Non. Comme la première sur le fonds commun, cette «grève» est impopulaire au sein de l’opinion. Ce qui n’est pas fait pour apaiser le climat social.
Mais en sortir le plus rapidement possible n’est pas simple non plus. Que veulent ces grévistes ? Que l’Etat revienne sur le fonds commun dont le plafonnement a été acté à l’Assemblée nationale ? Ce n’est pas là une solution à court terme. Que le gouvernement leur donne des garanties par rapport au remboursement des prêts sur fonds commun auprès des banques? Ici, par contre, il y a une fenêtre de discussions.
Trouver le mode opératoire sans que cela ne soit encore une source de revendication pour les autres corps, telle devrait être la priorité des éminences grises syndicales et gouvernementales. Une chose est sûre. Les finances publiques ont été prises en otages. Et dans ce cas, soit on négocie avec les preneurs d’otages, soit on passe en force avec toutes les conséquences à gérer.
Abdoulaye TAO