Société-Culture

Kali’s Service Fournisseur de poulets à la mine d’Essakane

LE secteur minier est un puissant levier de développement social et économique. Pour ce faire, le Burkina Faso doit pouvoir capter le maximum d’opportunités qu’offre le secteur. La fourniture des biens et services aux sociétés minières par des entreprises locales constitue un bon canal pour le développement social et économique. C’est ce qu’Alimata Divine Sawadogo a compris en devenant un des grands fournisseurs de la société minière Iamgold Essakane SA.

Alimata Divine Sawadogo, 48 ans, mariée et mère d’une fille, est la propriétaire gestionnaire de la ferme Kali’s Service (KS). Le nom Kali’s est le composé du nom de sa fille (Keita D. Marion) et du sien. Sa ferme avicole, située à Bassem-Yam, à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou sur la route Ouagadougou-Saponé. Alimata a créé sa ferme avicole en 2006 pour contribuer à l’essor économique de son pays, où la demande en volailles est très forte et l’offre trop insuffisante.

Elle a décidé ainsi de relever un défi, celui de s’installer à son propre compte, malgré ses moyens financiers modestes au départ: «J’allais dans les fermes où j’achetais du poulet de chair que je revendais dans les hôtels. J’ai décidé de créer ma propre ferme». Elle a démarré son activité sur fonds propres avant de bénéficier de l’accompagnement d’une institution de microfinance, car souligne-t-elle, les banques refusent de financer un métier à risque.

Rien ne prédestinait cette dame qui a travaillé dans une entreprise de génie ci- vile à diriger une ferme avicole qu’elle a fondée après ses études. Femme pleine de volonté et débordante de leadership, elle est aujourd’hui régulièrement dans les cages avicoles et au moulin sur son site. «Je ne peux pas avoir beaucoup de temps pour le loisir car le poulet ne connaît pas le week-end», lance-t-elle. On ne peut s’empêcher d’être impressionné quand on visite sa ferme avicole Kali’s. «Nous impor- tons d’Europe et de la sous-région des poussins d’un jour et du matériel», explique-t- elle.

élevage de 1.000 poules au départ a atteint aujourd’hui plus de 20.000 poules.

Son élevage de 1.000 poules au départ a atteint aujourd’hui plus de 20.000. Des poulets de chair, élevés uniquement pourêtre revendus au prix unitaire allant de 2.000 à 3.000 F CFA et la plaquette d’œufs est vendue entre 2.250 et 2.500 F CFA. Les produits vétérinaires et l’alimentation des volailles coûtent cher. La ferme produit sur place son propre aliment, KALI’S n’achète rien que le maïs, 60 tonnes par mois. En plus des œufs et des poulets de chair, la ferme KALI’S excelle dans la commercialisation des aliments enrichis, des équipements avicoles revendus aux fermiers du Burkina ainsi que de la fiente prisée par les maraî- chers des communautés. La ferme KALI’S est un investissement à date de 511 millions FCFA, sans la valeur du terrain. KALI’S emploie directement à date 17 personnes à plein temps. Pour assurer les soins de son élevage, Alimata a participé à plusieurs for- mations en santé animale et en management aux USA et en France. Cette formation lui a permis de mieux prendre conscience des enjeux de la gestion d’une ferme viable, de la nécessaire remise en cause de certaines pratiques en vue de devenir plus professionnelle. Alimata vaccine elle-même sa volaille et entre 19h à 4h du matin.

Bâtie sur une superficie de 2 ha, la ferme dispose de 6 poulaillers juxtaposés contenant chacun des poulets de chair et des pondeuses. Pour résoudre les problèmes d’eau sur son site, elle a implanté un forage d’eau potable. Dans la cour, un espace est réservé aux arbres fruitiers : papayers, bananiers, citronniers. La ferme dispose d’un camion frigorifique pour les livraisons. Elle est dotée aussi d’un magasin, d’une chambre froide, d’une case conviviale et paisible pour servir de bureau. Elle ambitionne d’implanter bientôt, un abattoir. La vision de KALI’S est claire: contribuer à l’autosuffisance ali- mentaire du Faso, en produisant à grande échelle. Une des difficultés est le manque d’électricité du réseau national et la ferme entend se mettre au solaire.

Elie KABORE


 

Tirer profit d’Essakane, la plus grande mine d’or du Burkina

LA ferme a convaincu des clients en Europe, dans la sous-région et au Burkina parmi lesquels la mine d’Essakane. Avec la mine d’or d’Essakane, les résultats de KALI’S sont satisfaisants. Ce sont 5 tonnes de poulets de chair par mois, soit en moyenne 3.400 têtes, 1.000 plaquettes d’œufs par mois ou 30.000 œufs par mois.

KALI’S participe à l’émergence d’entreprises solides dans le secteur de l’agro-business par une production moderne et industrielle. Avec la mine d’Es- sakane, la relation d’affaire date de 2015.

Le chiffre d’affaires de la ferme était de 325 millions FCFA en 2017, dans lequel la mine d’Essakane représente 25%.

La Directrice générale de KALI’S services est confiante et optimiste sur la filière volaille. «Bientôt, je passerai à une étape plus importante avec de nou- veaux investissements, et surtout avec des collaborateurs d’un certain niveau, ce qui me facilitera plus la vie qui, je l’espère, sera meilleure», confie-t-elle.

Commentaires

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2 commentaires

  1. Très bel article illustrant bien le courage des femmes entrepreneures dans le défi de l’auto-suffisance alimentaire au Burkina Faso surtout dans un secteur qui doit être accompagné et protégé des importations a même de plomber le secteur avicole et ses petits acteurs locaux. Bravo

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