En 2018, le ministère des Mines et des Carrières a lancé un recrutement exceptionnel de 40 personnes, dont 10 ingénieurs de la géologie et des mines/Option mine, 17 ingénieurs de la géologie et des mines/Option géologie, 10 ingénieurs des travaux de la géologie et des mines et 3 techniciens supérieurs de la géologie et des mines.
Le nouveau personnel viendra appuyer ceux déjà en place pour relever les défis de la gouvernance du secteur. En effet, en fin 2017, ce ministère comptait dans ses effectifs, 154 agents dont 16,23% de femmes. Après la scission avec le ministère de l’Energie en 2016, le département des Mines a mis en œuvre un programme de renforcement de ses effectifs. Les défis à relever dans ce ministère sont nombreux. Considéré de nos jours comme un important levier de développement économique et social, les attentes vis-à-vis du secteur minier sont nombreuses.
Déjà, dans le Programme national de développement économique et social (PNDES), plusieurs activités avaient été programmées dans le cadre de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois dont le secteur minier. Le ministère des Mines a la lourde tâche de mettre en œuvre ces activités.
Après 3 ans de mise en œuvre, un accent doit être mis sur l’adoption les textes d’application des lois sur les mines comme le Code minier de 2015 et la loi portant commercialisation de l’or. A ce propos, seulement 11 textes d’application ont été adoptés à ce jour, ce qui n’est pas de nature à faciliter la mise en œuvre de ces lois. Un accent particulier est attendu dans la réalisation des missions de contrôle du colisage et des pesées. Chaque semaine, les agents du ministère sont sollicités pour de telles missions.
Ces agents, en nombre réduit, réalisent plus de 500 missions de contrôle du colisage et des pesées. La nécessité de procéder à des recrutements s’imposait. Le renforcement des effectifs permettra également au ministère de mieux contrôler les activités des 11 mines en production, de la mine en construction et de plus d’une cinquantaine de permis de recherche. L’une des activités phares de ce ministère est la réalisation d’une cartographie des sites et l’élaboration des cartes de sites aurifères artisanaux. Une activité qui connait des difficultés de mise en œuvre par manque de personnel suffisant.
L’impact de la mise en œuvre du Programme national de développement économique et social (PNDES) sur le secteur minier sera plus visible si le ministère des Mines et des Carrières arrivait à relever le défi lié à l’opérationnalisation du Fonds minier de développement local (FMDL).
Ce fonds est alimenté par 1% du chiffre d’affaires des sociétés minières en production et 20% des redevances proportionnelles collectées par l’Etat. Il doit servir à financer les collectivités. L’opérationnalisation de ce fonds constituera une aubaine pour les collectivités qui peinent à financer leur plan de developpement. L’augmentation des achats locaux des industries minières reste aussi un grand défi à relever.
A ce propos, le ministère est en train de finaliser une stratégie nationale en matière d’achats locaux de biens et services par les entreprises minières. Cette stratégie permettra de créer de la valeur ajoutée dans l’économie, parce que les petites et moyennes entreprises pourront capter le maximum de commandes auprès de ces entreprises, grandes consommatrices de biens et de services. Après le défi du personnel, le gouvernement devrait consentir des efforts pour allouer des moyens financiers et matériels à ce ministère afin d’accroitre son opérationnalité.
Elie KABORE
Amélioration du contrôle et de la connaissance géologique
Le ministère des Mines et des Carrières devrait s’employer à améliorer le contrôle des activités minières industrielles et artisanales et à améliorer la connaissance géologique. Le contrôle des activités minières industrielles permettra de s’assurer que les mines industrielles respectent leurs engagements contractuels. A propos des mines artisanales, le contrôle permettra non seulement de s’assurer que les cahiers de charge sont respectés mais aussi de minimiser les effets sur l’environnement et la société.