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Chine-Afrique L’agenda sécuritaire

En visite officielle au Burkina Faso du 4 au 5 janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères et Conseiller d’Etat, Wang Yi, a annoncé que la Chine mettait 300 millions de yuans, soit près de 26 milliards FCFA pour soutenir le G5 Sahel .C’est une bonne nouvelle pour les pays membres du G5 dont le Burkina Faso hérite de la présidence. Ces pays du G5 Sahel se sont organisés pour contrer le terrorisme devenu une menace sérieuse contre les initiatives de développement.
En ce qui concerne les chantiers de la coopération entre les deux pays, le champ d’action est certes déjà balisé, avec notamment des secteurs traditionnels comme la santé, l’agriculture, les infrastructures routières ou encore l’éducation.
Mais les observateurs auront remarqué que le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, dans l’énumération des priorités du gouvernement, a cité en bonne place les questions de défense et de sécurité.
Comme on le voit, la question sécuritaire s’est invitée progressivement dans le nouvel agenda de la Chine en ce qui concerne le continent.
Wang YI, ministre des Affaires étrangères et Conseiller d’Etat chinois, a expliqué que l›aide militaire promise aux pays africains en juin 2018, lors du premier forum sino-africain sur la défense et la sécurité était en voie de livraison. Il a même précisé que «les premiers matériels de l’aide militaire sont déjà acheminés en Afrique. Nous apprécions hautement les efforts précieux déployés par le G5 Sahel, y compris par le Burkina Faso», a-t-il déclaré.
Pékin est donc en train de joindre l’acte à la parole. Cet appui chinois est conforme à « L’initiative pour la paix et la sécurité » qui est une parmi les 8 initiatives annoncées pendant le Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine
Et il n’est pas exclu que Pékin soit à nouveau sollicité lors du prochain sommet du G5 à Ouagadougou, entre février et mars prochains. Car il en va aussi de ses intérêts. Son chef de la diplomatie n’a-t-il pas déclaré que son pays suivait de près l’évolution de la situation sur le terrain et agirait en fonction des besoins ?
Il confirme ainsi l’objectif de ce forum qui était de discuter avec les Africains sur l’établissement d’un partenariat stratégique et de «répondre aux besoins de sécurité et de défense de l’Afrique. La Chine tisse donc une coopération qui est en train d’allier appui financier au développement des Etats, business et sécurité. Dans le cadre du programme des « nouvelles routes de la soie», plus de 1.000 milliard F CFA d’investissement sont prévus dans les infrastructures, ce serait une façon pour elle de sécuriser ses investissements auprès de ses partenaires.
Contre le terrorisme, ce sont les moyens qui manquent le plus en Afrique. Et la touche de la Chine dans la lutte contre le fléau pourrait être déterminante. Ce sera dans son intérêt et celui de ses partenaires surtout.
La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, est déjà présente dans les missions de paix de l’ONU. A ce titre, la Chine en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU a soutenu les résolutions portant pour création de la force conjointe du G5 Sahel, et la Chine encourage l’ONU à fournir les financements nécessaires à cette force.
Le Burkina qui a renoué ses relations avec le géant chinois, il y a seulement quelques sept mois, pourrait profiter de cette nouvelle proximité pour renforcer ses capacités militaires en termes logistiques et en matière de formation.
Pour l’instant, ses partenaires africains n’attendent pas de Pékin un engagement militaire sur le terrain. Mais qui sait.

FW


Investir dans des pays stables

D’après le chroniqueur français du journal Le Monde, Sébastien le Belzic , cette stratégie est à l’œuvre aujourd’hui avec les nouvelles «routes de la soie». C’est d’ailleurs le Guoanbu (département en charge de la sécurité) qui a obtenu de l’Etat la sécurisation des chantiers de ce gigantesque programme d’infrastructures estimé à 1.000 milliard de dollars (plus de 850 milliards d’euros).
Depuis le lancement du gigantesque programme d’infrastructures estimé à 1.000 milliard dollars (plus de 850 milliards d’euros). Il y a cinq ans, 34 milliards de dollars ont déjà été débloqués, notamment en Afrique, mais la protection de ces programmes est un véritable casse-tête.
Un sujet qui a été abordé au forum de Pékin sur la défense et la sécurité. Il estime que la présence militaire sur la scène internationale est appelée à se renforcer. D’ailleurs, précise-t-il, Pékin est devenu «le premier contributeur de Casques bleus parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. Une force de 8.000 hommes est en attente, prête à intervenir sous mandat de l’ONU, et les premiers hélicoptères chinois, quatre Mi-171, ont été déployés au Soudan du Sud. Pékin a également offert une aide militaire de 100 millions de dollars à l’Union africaine».

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