La société des éditeurs de la presse privée (SEP) s’est retrouvée en Assemblée générale ordinaire le 3 novembre dernier. Au menu des échanges entre les patrons de presse écrite et en ligne, le bilan annuel des activités du bureau conduit par Boureima Ouédraogo, directeur de publication du journal Le Reporter.
Mais, le point fort de cette Assemblée générale a été l’adoption du plan stratégique de l’association, cet outil que le bureau a voulu mettre à la disposition des membres afin de tenter d’apporter des solutions aux difficultés actuellement vécues par les médias. Le plan stratégique couvre la période 2019-2023, il a été élaboré de façon participative avec les membres de l’association, sous la conduite du cabinet Kech. La dernière rencontre de travail sur le document stratégique a eu lieu à Koudougou du 26 au 28 octobre dernier, avant son adoption le 3 novembre dernier.
Il est composé de deux axes: le renforcement des capacités du bureau et le développement d’activités visant à contribuer à la viabilité des entreprises de presse. Le plan stratégique a identifié un problème principal commun à tous les acteurs de la presse et des médias en ligne: il s’agit de la fragilité des entreprises privées. Sa mise en œuvre effective devrait contribuer au développement d’EPPEL (Entreprises privées de presse écrite et en ligne) pérennes en vue de renforcer la démocratie. Les principaux résultats attendus du plan stratégique sont au nombre de quatre. Le premier porte sur les capacités des médias à maitriser les facteurs et les coûts de production. Elles doivent être renforcées pour permettre de faire des choix judicieux en termes d’investissements. Des formations de haut niveau sont prévues à cet effet. Plus précisément, les actions suivantes sont prévues: la mise en place d’une centrale d’achats, la création d’une unité d’impression moderne du style rotative.
Le second résultat attendu porte sur l’accroissement des recettes publicitaires. Des initiatives seront développées dans ce sens. Ce résultat est en lien avec le troisième, le système de recouvrement des recettes auprès des revendeurs qui doit être renforcé. C’est un des maillons faibles identifiés lors du diagnostic de la situation des entreprises de presse. Le recouvrement auprès des revendeurs est à ce jour aléatoire.
Ceux-ci doivent des dizaines de millions aux organes de presse sans qu’il soit certain de les recouvrer, et les entreprises disposent de très peu de moyens contraignants. Il est de même de la dette vis-à-vis de l’Etat pour laquelle il s’agira de voir dans quelle mesure réduire les stocks de cette dette afin de soulager la trésorerie des entreprises. Conséquences de ces disfonctionnements: certains organes de presse papier sont passés en ligne. Des études sont prévues en vue de faire une analyse de la situation afin de proposer des mécanismes qui arrangent les parties.
La mise à disposition de ce plan stratégique a été saluée par tous. C’est un élément de navigation qui permet de déterminer un horizon, avec des résultats attendus, et à les évaluer à terme.
Sur la vie de la SEP, le bureau a rappelé la nécessité pour les membres de se mettre à jour de leurs cotisations. Des actions ont été identifiées dans ce sens pour améliorer la trésorerie de l’association qui devrait, dans le cadre du plan stratégique, initier une recherche de fonds. L’élaboration du plan stratégique a été financée par le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP).
FW
Migration en ligne
A l’occasion de l’Assemblée générale ordinaire de la SEP, le 3 novembre dernier, deux journaux ; des hebdomadaires (L’Etendard et L’actualité); ont annoncé leur passage en ligne. Ils abandonnent ainsi le terrain support papier pour l’espace numérique. Fini donc pour eux les soucis avec les revendeurs et les imprimeurs. Ces changements restent cependant, pour le moment, une tendance minoritaire au sein de la SEP.