Sur près de 200 agences publicitaires que compte le Burkina Faso, il y a seulement une soixantaine qui est régulièrement constituée et regroupée en une association dénommée Publicitaires Associés (PA).
D’autres sont aussi constituées, mais pas encore affiliées au PA, et la grande majorité continue d’exercer dans l’illégalité. C’est à ce dernier groupe que Publicitaires Associés, qui est légalement reconnu par l’Etat, veut mener un combat sans merci pour qu’il rentre dans les rangs.
Selon Salif Sanfo, patron des productions universelles et un des membres dirigeants de Publicitaires Associés, un processus est engagé pour démasquer ceux qu’il qualifie de publicitaires «fantômes»; c’est-à-dire les publicitaires illégaux.
Et la présidente de PA, Cécile Gouba/Naon, de préciser qu’un travail est en train de se faire avec le concours du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui mettra en place une commission pour «trier» les bons publicitaires des mauvais. La tâche de cette commission sera de publier la liste de toutes les agences publicitaires établies au Burkina Faso, et Publicitaires Associés va procéder au recensement des entreprises légales et de celles non légales. Les publicitaires illégaux seront dénoncés et seront sanctionnés par le «gendarme» de la publicité qu’est le CSC. De l’avis de Cécile Gouba/Naon, en 2019, l’espace publicitaire sera assainie. Pour Salif Sanfo, si la loi 080/2015 portant réglementation de la publicité au Burkina Faso votée en novembre 2015 par le Conseil national de la transition (CNT) est bien appliquée, «les publicitaires fantômes» vont disparaître d’eux-mêmes. «Soit, ils se conforment à la loi, soit ils vont disparaître tout seul», souligne-t-il. Pour que tous entrent dans la «bergerie», un travail de sensibilisation est fait en ce moment à l’adresse des publicitaires afin que la majorité respecte les dispositions du nouveau Code.
Créateur de richesses et d’emplois
En attendant l’assainissement du secteur, Cécile Gouba/Naon a révélé que si le domaine est bien structuré, son apport à l’économie nationale en termes de création d’emplois et de retombées pour les régies financières est énorme. Elle en veut pour preuve cette étude réalisée par un de leurs devanciers sur la base des chiffres de la direction générale des impôts, qui a réussi à évaluer à plus de 20 milliards de FCFA la contribution économique de la publicité. Pour elle, ces chiffres sont en deçà de la réalité car, dit-elle, si tous ces «publicitaires fantômes» se mettaient en règle, le montant dépasserait cela.
C’est justement pour redorer le blason du secteur et l’amener à être productif et rentable que PA va tenir, du 28 au 30 novembre 2018, la 1re édition de la rentrée publicitaire sous le thème «Contribution des publicitaires au développement économique et social du Burkina Faso».
Les différentes articulations de cette rencontre ont été livrées aux journalistes le mercredi 7 novembre 2018 à Ouagadougou, au détour d’une conférence de presse. Selon les conférenciers, le thème a été choisi pour être en phase avec les défis du moment et pour montrer que les publicitaires sont aussi une cheville ouvrière du développement économique et social du pays. Des conférences thématiques sur l’«Evolution de la publicité au Burkina Faso», la «Communication et sécurité : quelle attitude adopter pour éviter de créer ou alimenter la psychose» et la «Publicité mensongère et santé : attention à votre santé !» seront développées à cette occasion.
Budget estimatif : 30 millions de FCFA
Le comité d’organisation prévoit aussi des émissions radiophoniques et télévisuelles sur les sous-thèmes, des activités sportives et des œuvres sociales qui vont consister en des matchs entre publicitaires et journalistes et en des remises de dons à des personnes vulnérables et à la brigade verte de Ouagadougou. Le clou de cette rentrée publicitaire est la Nuit de la publicité lors de laquelle le public aura droit à revoir ou voir toutes les anciennes publicités, de l’avènement de la télévision à nos jours. Le budget estimatif de cette rentrée publicitaire est d’environ 30 millions de FCFA. Il faut noter que cette rentrée est placée sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale, du président du CSC et du ministre de la Communication.
Rachel DABIRE
Les objectifs spécifiques de la rentrée publicitaire 2018
-Valoriser le métier de publicitaire
-Faire de la publicité un métier honorable
-Encourager le professionnalisme chez les acteurs de la publicité
-Fédérer les publicitaires
-Rendre hommage aux devanciers et aux figures emblématiques de la publicité au Burkina Faso.