Economie

Bancarisation «L’enjeu aujourd’hui…»

Justin Damo Baro a été le modérateur de la première journée sur l’inclusion financière qui est à la recherche d’une meilleure articulation banque-microfinance-assurance. L’ancien vice gouverneur de la BCEAO explique l’enjeu de l’inclusion financière et surtout le rôle que les nouvelles technologies jouent et sont appelées à jouer dans la bancarisation des populations.

L’Economiste du Faso : On parle de plus en plus d’inclusion, où se trouve le problème ?
Justin Damo Baro, ancien vice-gouverneur de la BCEAO : Le problème c’est que l’inclusion financière est le contraire de l’exclusion financière. Il y a ceux qui sont exclus du système et qui sont nombreux, qui ne savent pas ce qu’est une banque, ni les avantages qu’elle offre, de pouvoir accéder au crédit ? C’est l’ensemble des services relatifs à la finance d’une façon générale et qui doit permettre à tout le monde sans exception de pouvoir bénéficier des bienfaits de la bancarisation et de la «financiarisation» du pays.

On est tout de même surpris par les chiffres globaux de la bancarisation ? 80% si on met les banques les SFD et la téléphonie mobile ensemble ?
C’est vrai. Il y a eu de gros progrès en la matière. Parce qu’il n’y a pas trop longtemps, on était à 12% ou 15 %. Mais comme l’a dit le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina en ajoutant le mobile banking, ces services bancaires dispensés via le téléphone mobile, cette désintermédiation amenée par les nouvelles technologies de la communication avec les inforoutes.
On laisse tomber les bâtiments, les banquiers, etc. Ainsi ; on a réussi, sans le savoir, à transformer un grand nombre de personnes en clients des banques, en opérateurs et en usagers des services bancaires .Quand on utilise son téléphone pour un transfert d’argent. Hier, il fallait obligatoirement aller en banque pour le faire. C’est valable pour les mandats postaux. Le téléphone a véritablement boosté cette activité.

L’enjeu aujourd’hui c’est donc de capter les 20% restant
L’enjeu aujourd’hui, c’est d’amener ceux qui font la banque sans le savoir, qui sont des clients sans le savoir, qu’ils sachent qu’il ya des opérations qui les engagent. Il ne suffit pas d’être bancarisé, il faut en saisir toute la portée et tous les avantages pour en tirer un meilleur profit. Pour cela, il faut une éducation financière et courir après les 20% qui manque à l’appel.

Les banques classiques, ne vont pas être mises à l’ombre bientôt avec le boom du mobile banking.
Non, pas du tout. Si elles dorment oui. Avec ce grand mouvement de la globalisation, il faut que chacun réfléchisse pour voir comment il redéfinit son rôle. Seulement ceux qui vont dormir et se mettre dans la position d’observateurs qui vont être mis de côté. Il ya de nouvelles opportunités. Il faut se mettre à la réflexion pour voir ce qu’on peut faire et mieux faire.

Pensez-vous que la micro finance pourra s’adapter à ce tournant ?
Oui, il y a du pain pour tout le monde. Il s’agit d’optimiser les outils actuels. Les nouvelles technologies ne sont pas encore utilisées au maximum de leurs possibilités, même pas un dixième de leurs possibilités. Si fait que ceux qui vont dormir, on partira sans eux. C’est valable pour tout le monde.

FW

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