Le Conseil des ministres, en sa séance du 3 octobre 2018, a adopté un rapport relatif à la maintenance des équipements des Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). Le Conseil a ainsi approuvé, dans le cadre du contrat-plan Etat/Société de gestion de l’équipement et de la maintenance biomédicale (SOGEMAB), l’allocation budgétaire de neuf cent quarante millions (940.000.000) de FCFA pour assurer la maintenance des équipements des districts sanitaires. C‘est une nouvelle qui va réjouir la direction générale de cette société d’Etat et l’ensemble de son personnel qui avaient craint entre-temps à la mise à mort de cette société d’Etat ; tant rien n’était fait dans le sens de lui permettre de remplir ses missions fondamentales qui sont d’acquérir et d’assurer pour le compte de l’Etat la maintenance des équipements biomédicaux. Depuis l’existence de la structure, ce doit être la seconde fois que le gouvernement met une telle ligne budgétaire à sa disposition. Le premier financement de ce type date de 2017 où le ministère de la Santé avait confié à la structure un contrat de maintenance, en l’occurrence pour la maintenance au profit de tous les CMA et les CSPS. Ce qui avait permis de remettre en selle des équipements livrés par d’autres fournisseurs et de former le personnel à la maintenance préventive. Concernant l’achat d’équipements, ce volet semble être le maillon faible de la structure. Pas qu’elle n’en a pas les compétences, mais parce qu’elle semble victime de la concurrence farouche d’autres structures de la place, au point où la seule opération d’achat à elle confiée date de 2013. La SOGEMAB avait alors livré des équipements aux CHU, CHR, à l’ENSP, au CNTS, au centre Muraz, au Laboratoire national de santé publique (LNSP) et à l’Office de santé des travailleurs (OST). 17 structures ont été concernées dans le cadre de ce Programme spécial d’équipement (PSE/EPS). Dans une interview à nous accordée, le directeur général de la SOGEMAB se plaignait du fait que la fonction achat échappait à l’entreprise : «Statutairement, nous sommes responsables des acquisitions, de la maintenance et de la formation pour ce qui concerne les structures de santé publique et les projets et programmes. Mais, cela n’a pas vraiment fonctionné. C’est ainsi qu’en 2015, le gouvernement a décidé de signer un contrat-plan avec la société et s’est engagé à faire respecter les attributions de la structure. En clair, on devenait incontournable et on s’assurait que les intérêts de l’Etat étaient respectés. Et l’on se rémunérait sur 5% de commissions. Mais, depuis 2012, en dehors de l’opération PSE/EPS qui a concerné 17 structures sur la base de l’emprunt de 25 milliards de FCFA, on n’a livré à personne. Nous assurons la maintenance de ces équipements et du reste du parc». Avec ce nouveau contrat de maintenance, la société a donc du grain à moudre en attendant que les choses rentrent progressivement dans l’ordre.
FW