Lundi prochain, il ne faudra manquer, pour rien, la séance plénière de l’Assemblée nationale. Des textes organiques concernant le statut de l’opposition, le code électoral et le Conseil d’Etat y seront débattus. Les modifications prévues visent en principe l’amélioration du fonctionnement de ces institutions. Le statut de l’opposition et le code électoral touchent aux intérêts partisans: ceux des partis politiques. On s’attend donc à de chaudes empoignades entre majorité et opposition sur les amendements à y apporter. La loi modifiant le statut de l’opposition avait été retirée in extremis lors de sa première introduction; il faut maintenant espérer que les dispositions ont été prises pour éviter un second retrait. Mais, la loi la plus urgente à relire reste le Code électoral. Encore faut-il que cette relecture soit consensuelle. Elle arrive un peu tard à nos yeux, car le compte à rebours des activités de la CENI ne pourra être lancé qu’à compter de la promulgation de cette nouvelle loi. Et les amendements portent principalement sur l’enrôlement des électeurs, les pièces nécessaires au vote, la détermination ou la définition des circonscriptions électorales et la mise en place des démembrements de la CENI. En clair, il s’agit d’organiser le vote des Burkinabè de l’étranger, mais pas à n’importe quel prix. Car il nous revient que les propositions mises en œuvre dans la nouvelle mouture du Code obéissent plus à des impératifs de coûts qu’à des intérêts électoralistes. Ne dit-on pas qu’aucun choix n’est neutre ? Entre les explications du gouvernement et les contre-propositions qui ne vont pas manquer de venir de l’opposition, les électeurs auront une fenêtre pour se faire leur propre opinion.
Abdoulaye TAO