Qu’en est-il des réformes politiques des programmes et projets de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) en cours d’exécution au Burkina ? C’est pour répondre à cette interrogation que les experts nationaux des différents départements ministériels du gouvernement et une équipe technique de la Commission de l’UEMOA se sont réunis à Ouagadougou dans le cadre l’édition 2018 de la revue annuelle de ces réformes les 7, 8 et 9 août 2018. La réunion a été présidée par le directeur général du trésor et de la comptabilité publique, représentant le ministre de l’économie et des finances.
Dans le but de favoriser l’accélération de l’application des réformes politiques, programmes et projets communautaires au sein de l’Union, la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA a institué une revue annuelle. L’objectif étant d’identifier et d’anticiper les facteurs pouvant constituer un goulot d’étranglement ou d’atténuer l’efficacité des réformes et projets communautaires. Et ce, en vue de donner une plus forte impulsion politique au processus d’intégration régionale dans l’espace UEMOA.
La revue annuelle, a noté le directeur général du trésor et de la comptabilité publique Naby Abraham Ouattara, offre une occasion exclusive au Burkina d’une part, de revisiter en profondeur les réformes et politiques communautaires et d’autre part d’assurer la nature précise des lenteurs qui affectent leur mise en application. Ces réformes, a-t-il rappelé, sont regroupées en trois grandes catégories. Les réformes dans le domaine de la gouvernance économique et de la convergence, les réformes du marché commun et les réformes touchant aux politiques sectorielles. D’autre part, elle permet de faire la situation sur les programmes et projets de l’UEMOA en cours d’exécution au Burkina Faso.
L’édition 2018 de la revue annuelle de la mise en œuvre des réformes des politiques programme du projet communautaire vise donc l’évaluation de la performance des Etats dans l’application des réformes communautaires. Cette édition permet selon le chargé de mission du président de la commission de l’UEMOA, Clément Sekongo, de relever les résultats atteints et les difficultés auxquelles les Etats membres sont confrontés afin que des solutions idoines soient apportées dans le but d’améliorer la compétitive de nos économies et leur potentiel croissance économique. Il sera donc question, a-t-il souligné, d’échanger à travers une grille de pondération des actes communautaires retenue de commun accord et d’en dégager ensemble la performance réalisée par le Burkina.
C’est donc à entendre Naby Abraham Ouattara, un moment déterminant pour le Burkina Faso qui sera évalué sur ses capacités de prise en compte des réformes, des politiques, des programmes et des projets de l’UEMOA et sur la célérité de leur mise en œuvre.
Il faut souligner que dans le cadre de la revue 2017, des innovations ont été introduites dans la revue. Elles concernent d’une part l’adoption d’une nouvelle méthodologie de notation basée sur la proportionnalité de l’effort en substitution de l’approche binaire utilisée au cours des années précédentes. D’autre part, l’élargissement du champ de la revue par l’intégration des critères de convergence.
Avec cette nouvelle méthodologie, M.Ouattara a estimé que de nouveaux défis s’ouvrent au Burkina Faso, et l’attention sera portée dorénavant sur l’effectivité de la mise en application de certaines dispositions particulières des actes communautaires à évaluer et non plus seulement sur l’acte lui-même considéré de façon globale.
Il a donc invité les points focaux et experts représentants les départements ministériels à apporter des réponses précises, pointues et fournies au questionnement en rapport avec les dispositions considérées.
Les résultats de travaux seront consignés dans un mémorandum et soumis à l’examen des ministres à l’occasion de leur rencontre pour le volet politique de la revue annuelle.
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La nouvelle méthodologie de notation basée sur la proportionnalité de l’effort en substitution de l’approche binéaire utilisée au cours des années précédentes, a permis de noter au cours de l’édition 2017, une progression aussi bien dans la transposition que dans l’application des textes communautaires. A l’issue du processus d’évaluation de l’édition 2017, le Burkina Faso a affiché un taux moyen de mise en œuvre des réformes de 77,8%. Cette performance réalisée par le Burkina Faso a permis d’améliorer l’état général de la mise en œuvre des réformes dans l’Union qui est de 62%.
Hannifah Sawadog