Certains partenaires techniques et financiers ont manifesté leurs intentions et d’autres ont renouvelé leurs engagements à financer ces deux programmes à la faveur conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020) tenue les 9 et 10 juillet 2018 à Ouagadougou. C’est ainsi que dès la soirée du 9 juillet 2018, les PTF ont fait des déclarations et des annonces d’engagements conséquents et d’accompagnements techniques au Burkina Faso. Ces PTF sont, entre autres, le PNUD, la Belgique, la France, le Danemark, le Luxembourg, la Suède, la Suisse, la Banque mondiale, la CEDEAO, le FIDA, la BAD, la BOAD, l’Union européenne, l’Allemagne, l’Autriche, le Canada, les Etats-Unis d’Amérique. Le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, Dr Seglaro Abel Somé, président du comité technique, a révélé le montant total des engagements. Il a souligné que dans l’attente, et provisoirement donc, un montant de 621 milliards de FCFA d’intentions de financement a été comptabilisé. Ces intentions représentent 46% du financement recherché pour le PUS et le PADEL qui est de 460,97 milliards de FCFA. Sur ce montant, la secrétaire d’Etat chargée de l’Aménagement du territoire, Pauline Zouré/Kaboré, a mentionné que le gouvernement a également mis la «main à la poche». C’est ainsi que sur le seul volet du PUS-BF, l’Etat burkinabè a débloqué la somme de 88 milliards de FCFA en 2017 à travers des ressources propres. Le Burkina Faso s’est engagé dans la lutte pour réduire la pauvreté et augmenter par ricochet sa croissance à un taux avoisinant 8% en 2020. Mais, dans cette course «contre la montre», le pays s’est retrouvé depuis 2015 confronté à un autre un défi : celui des attaques terroristes. Et si une solution n’est pas trouvée à travers une réponse appropriée et adéquate à ce défi, il pourrait annihiler les efforts du gouvernement dans sa quête d’un développement harmonieux. Pour faire face à ces deux serpents de mer, le gouvernement burkinabè a initié le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF) et le Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL). Le coût global des actions du PUS-BF et du PADEL représente un montant cumulé de 851,46 milliards de FCFA. Concernant le PUS-BF, le coût de sa mise en œuvre est estimé à 455,34 milliards de FCFA sur la période 2017-2020.
S’agissant du PADEL, l’incidence financière des actions en cours et projetées est estimée à 396,12 milliards de FCFA sur la période 2017-2020. Pour le compte du PUS-BF, sur un coût total de 455,34 milliards de FCFA, les financements acquis ou susceptibles de l’être s’élèvent à 212,24 milliards de FCFA (46,61%). Sur les financements acquis, l’Etat s’engage à hauteur de 131,44 milliards de FCFA, soit 61,93%, et la contribution attendue des partenaires techniques et financiers s’élève à 80,80 milliards de FCFA, soit 38,07% du financement. Ceci étant, il se dégage un besoin de financement, sur la période du programme, évalué à 243,10 milliards de FCFA, soit 53,39% du coût du programme. Au titre du PADEL, la contribution du gouvernement burkinabè (40%) et des collectivités territoriales (5%) à la mise en œuvre du programme est évaluée à 178,25 milliards de FCFA. Il en découle donc un besoin de financement représentant 55%, soit 217,87 milliards de FCFA en valeur absolue. En somme, les financements à rechercher pour la mise en œuvre du PUS-BF et du PADEL s’évaluent à 460,97 milliards de FCFA. L’examen de la situation du financement du PUS-BF et du PADEL révélait des besoins en ressources respectivement de 243,10 milliards et de 217,87 milliards de FCFA. L’urgence d’agir pour résorber la recrudescence de l’insécurité dans la région du Sahel et les objectifs poursuivis pour le développement des économies locales ont déjà mobilisé certains partenaires au développement du Burkina Faso autour des ambitions des deux programmes. Ainsi, les différents apports et les promesses de financement se chiffraient au 31 décembre 2017 à 35,98 milliards de FCFA, soit 34,43 milliards de FCFA pour le PUS-BF et 1,55 milliard de FCFA pour le PADEL.
De nombreuses réalisations socioéconomiques dans le Sahel
Après une année de mise en œuvre, des résultats sont à noter pour chaque programme. Au niveau du PUS-BF, 202 marchés ont été exécutés dans les domaines socioéconomiques et de la sécurité, pour un montant de 81.299.260.000 FCFA. L’exécution de ces marchés a permis de mettre à la disposition des bénéficiaires les réalisations suivantes : 5 maternités, 3 dispensaires, 7 Dépôts de médicaments essentiels génériques (DMEG), 3 CSPS avec 8 incinérateurs et 6 blocs de latrines, 23 écoles, 8 bureaux et 2 logements pour enseignants, 8 magasins, l’acquisition de vivres, 30 forages positifs, 3 systèmes d’AEPS, 5 forages réhabilités, 1.400 latrines familiales, l’électrification de 10 villages, la formation de 185 jeunes de la région du Sahel dans le cadre de l’opération permis de conduire, acquisition de matériels didactiques et de matière d’œuvre pour les formations, la construction de 12 préfectures, 6 résidences de préfets, la construction de 5 commissariats.
Pour le PADEL, les actions déjà menées sont : la construction d’infrastructures marchandes dont 2 gares routières à Dori et à Seytenga, 248 boutiques de rue, 256 hangars de marchés, la construction d’infrastructures sanitaires dont 2 CSPS dans les communes de Sampelga et Tongomayel, l’extension du Centre médical urbain de Dori, la réalisation d’un site maraîcher à Markoye et de 6 parcs de vaccination, l’identification de 3.000 personnes vulnérables devant bénéficier de cashs transferts (30.000 FCFA par trimestre) et l’appui financier aux bénéficiaires de microcrédits dans les communes de Dori et de Falangoutou.
Le PUS-BF couvre la région administrative du Sahel, les zones frontalières du Yatenga (Thiou et Kain) et du Lorum (Sollé et Banh). Les bénéficiaires directs sont les populations (en particulier les jeunes et adolescents, les femmes), les Forces de défense et de sécurité (FDS), les chefs de circonscriptions administratives locales.
Les bénéficiaires indirects sont les services techniques déconcentrés, les collectivités territoriales, les autorités coutumières et religieuses, les Organisations non-gouvernementales et Associations de développement (ONG/AD) et les agences d’exécution agissant dans la zone d’intervention du programme.
La zone d’intervention du PADEL couvre le territoire national. Cependant, le déploiement du PADEL se fera de manière progressive. Ainsi, il a commencé dans les régions du Sahel et du Centre pour l’année 2017, ensuite il s’étendra à six régions en 2018 , et à partir de 2019, il couvrira les autres régions. Les bénéficiaires du PADEL sont les collectivités territoriales, les petites entreprises, les jeunes, les femmes.
Rachel DABIRE