Le débat général sur les rémunérations des agents de la Fonction publique a eu finalement lieu. Avec les remous sociaux autour des fonds communs et la grève des financiers, l’on a bien cru que l’initiative du gouvernement serait renvoyée aux calendes grecques.
En attendant d’analyser les conclusions issues des trois ateliers, le gouvernement a réussi ce premier pari. En tenant ce forum, il voulait mettre sur la place publique la régulation de la masse salariale, à cause de sa tendance actuelle à tuer les efforts d’investissement sur fonds propres.
Le plus important, c’était de faire admettre aux Burkinabè ; «aux forces vives» ; cette réalité afin de les amener à interagir positivement dans le sens d’une solution durable à cette inflation salariale.Ce fut un exercice délicat pour le gouvernement, car le risque était grand de voir partir en vrille le débat et ainsi de le vider de sa substance. La question de la rémunération touche directement aux revenus des fonctionnaires et, à tort ou à raison, ils sont nombreux à croire que les solutions recherchées par le gouvernement cachent mal une volonté de réduire leurs avantages. Et c’était-là tout l’intérêt de la tenue de cette conférence : permettre aux différentes sensibilités de se prononcer, de donner leur point de vue et de faire des propositions au gouvernement ; au nom de l’intérêt national. L’approche du gouvernement se veut participative. C’est pour cela qu’il doit continuer à ratisser large autour de son projet de rationalisation du système des rémunérations, pour les prochaines étapes. Le plus difficile est à venir, lorsque viendra le temps du débat au fond.
Abdoulaye TAO