Avec un total de 4,1 millions de comptes Mobile Money recensés par la BCEAO en 2016, le Burkina est l’un des pays moteurs du développement soutenu des services financiers via la téléphonie mobile dans l’UEMOA. L’activité de la monnaie électronique ou encore la Mobile Banking, dont la Côte d’Ivoire est pionnière dans l’UEMOA depuis 2009, est encadrée par la Banque centrale. Le dernier rapport de la BCEAO sur l’évolution de ces services financiers via le mobile date du milieu du deuxième semestre 2017. Le rapport dresse l’état d’évolution globale de l’activité entre 2013 et 2016. D’une manière générale, l’activité est mesurée par le nombre de souscripteurs, le volume et la valeur des transactions.
Entre 2015 et 2016, le classement général de la BCEAO porte la Côte d’Ivoire en tête du marché de l’UEMOA avec 35,23% des parts. Dans ce classement général, la Côte d’Ivoire est suivie respectivement par le Mali (18,85%), le Sénégal (12,09%), le Bénin (11, 95%). Le Burkina arrive en 5e position avec 11, 32%. Le Niger (5,93%), le Togo (3,93%) et la Guinée Bissau (0,68) occupent le restant des parts de marché de l’Union en 2016.
En termes de nombre d’abonnés, la Côte d’Ivoire enregistre 12,8 millions de souscripteurs. Le Mali compte 6,8 millions, le Sénégal 4,4 millions, le Bénin 4,3 millions, le Niger 2,1 millions.
C’est surtout en termes de valeur des transactions que l’activité de la monnaie mobile au Burkina est l’une des plus importantes de l’UEMOA. Depuis 2014, le Burkina a progressé de +516% sur la valeur des transactions.
Il apparait, dans le rapport de la BCEAO, que la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali ont concentré à eux trois 84% de la valeur des transactions et 65% du total des abonnés de l’UEMOA en 2016.
Au cours de l’exercice 2016, le nombre de comptes de monnaie électronique ouverts, en forte progression de 42,6%, a permis de porter à 36,5 millions le nombre de souscripteurs dans l’Union, contre 25,6 millions en 2015 et 18,2 millions en 2014.
Pour l’ensemble de l’Union, le nombre de transactions en 2016 s’est chiffré à 735 millions, contre 501 millions en 2015 et 259 millions en 2014 ; soit environ trois fois plus d’opérations réalisées entre 2014 et 2016. Ainsi, environ 2 millions d’opérations ont été traitées en moyenne par jour, contre 1,4 million en 2015 par l’ensemble des plateformes de paiement mobile existantes dans l’Union. A l’intérieur de ce marché régional, le Burkina se distingue avec 21% du total en termes de valeur des transactions enregistrées dans toute l’Union. En valeur absolue, le total des transactions effectuées au Burkina en 2016 atteint 2.415 milliards de FCFA. Ce qui permet au pays de se classer deuxième sur ce critère après la Côte d’Ivoire. Le marché ivoirien, avec 44% des parts de l’Union en 2016 (soit 4.923 milliards de FCFA), est le plus important en termes de valeur des transactions. C’est le Mali, avec un total de 2.193 milliards de FCFA de transactions (19% des parts de marché de l’Union), qui arrive en 3e positions en termes de valeurs.
En établissant la comparaison sur le critère du volume total des transactions, c’est-à-dire le nombre total d’opérations Mobile Money enregistrées, le Burkina arrive en 3e position en 2016 avec 18,68% du volume total de l’Union. Le Burkina est devancé sur ce critère, d’abord, par la Côte d’Ivoire (37,88%) et, ensuite, par le Mali (20,02%).
En faisant le lien entre les classements du Burkina, sur la base de la valeur des transactions et sur la base du volume de ses transactions, on comprend que comparativement au Mali, il y a eu moins d’opérations Mobile Money en 2016 ; mais plus d’argent mobile concernés par ces opérations.
En 2016, on enregistre au Burkina 12.675 points de services Mobile Money, dont 11.794 sont actifs. A la même période, le nombre de commerçants inscrits pour effectuer les transactions est de 5.532. Sur ce nombre, ceux qui sont actifs ; c’est-à-dire ayant au moins une transaction au cours des derniers 90 jours ; sont de 1.529.
Entre 2015 et 2016, la moyenne des opérations Mobile Money sur une journée au Burkina est de 381.559. En valeur, la moyenne journalière du Burkina est de 6,708 millions de FCFA.
Karim GADIAGA
Achat de crédit téléphonique en tête des opérations
Globalement, les transactions financières effectuées par le biais de la téléphonie mobile concernent essentiellement les opérations de rechargement de porte-monnaie électronique, de retraits d’espèces, de transferts de personne à personne et d’achats de crédit téléphonique.
En volume, la part des achats de crédit téléphonique est plus importante et représente 29,55% des transactions, suivie des rechargements de porte-monnaie électronique ressortis à 27,61%, des retraits 22,98%, des transferts de personne à personne 9,04%, des paiements 3,29%, des transferts intra-UEMOA 1,18% et des échanges entre les distributeurs et les émetteurs qui s’établissent à 6,35%. En valeur des flux échangés, les rechargements de porte-monnaie sont plus élevés avec 39,44% de la valeur totale des transactions, suivis des retraits (34,60%), des transferts de personne à personne (14,79%), des paiements (4,61%), des transactions intra-UEMOA (4,22%), des achats de crédit téléphonique (1,51%) et des échanges entre les distributeurs et les émetteurs (0,84%).