Depuis le 14 mai, le projet de Zone économique spéciale (ZES) entre le Mali, le Burkina et la Côte d’Ivoire s’est concrétisé. Ces trois pays ont, à Sikasso, acté la création de cette zone comprise entre Sikasso, Korhogo et Bobo-Dioulasso (SIKOBO) qui devrait permettre de développer les régions concernées en stimulant l’activité économique à travers des mesures fiscales favorables aux entreprises. Pour le Burkina, c’est une véritable aubaine. Depuis deux décennies, les gouvernements successifs ont échoué à relancer l’économie de la région, notamment son cœur : Bobo-Dioulasso ; la capitale économique qui, jadis, abritait la plupart des industries du pays. Problème de stratégie, de moyens ou absence de volonté politique?
La ZES offre une opportunité de faire bouger l’Ouest du pays, à condition que ses initiateurs n’en fassent pas seulement une opération de marketing politique porteuse de risques d’un nouveau mirage au sein des populations. A ces populations, il faudra expliquer le bien-fondé de cette initiative et ce qu’elles peuvent raisonnablement en attendre.
La création de cette ZES est, certes, actée ; cependant, il faudra encore être patient ; l’acte du 14 mai n’étant que symbolique. Il matérialise juste l’engagement des Etats. Et, le plus dur reste à venir, car il faut construire l’architecture de cette zone, délimiter exactement son périmètre et, surtout, préciser sa vocation. Va-t-elle faire la part belle aux industries de transformation, notamment l’agro-industrie et le secteur minier, quand on connait le potentiel agricole et minier de ces trois régions ?
Abdoulaye TAO