Le comité de relecture des textes du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) a été installé le 8 mai dernier. Il est présidé par Dr Jean-Baptiste Yaméogo, président du comité statutaire. Composé de 23 membres, le comité aura 10 jours pour proposer aux membres du bureau du conseil un projet de statuts et de règlement intérieur consensuel. Ce rendez-vous avec le bureau est prévu pour le 22 mai prochain. Afin que les propositions restent conformes à la réglementation en vigueur, le comité de relecture sera appuyé par deux personnes ressources venant du ministère du Commerce; institution de tutelle du CNPB; et du ministère de l’Administration territoriale.
Avec le déclenchement du processus de relecture de ses textes fondamentaux, le CNPB est en plein dans la mise en œuvre des résolutions de sa dernière assemblée générale; ce qui devrait aboutir à la mise en place d’un nouvel exécutif. L’assemblée générale avait adopté ce qui suit : une prorogation exceptionnelle du mandat du bureau sortant pour une période de six (6) mois afin de lui permettre de procéder au toilettage des textes régissant le CNPB (statuts, règlement intérieur) et un renouvèlement ultérieur des instances.
Le timing adopté pour le processus de relecture et d’élection des instances prévoit deux assemblées générales: une extraordinaire, le 28 juin, pour adopter les nouveaux textes et une ordinaire, le 31 juillet, consacrée au renouvellement des organes.
La 6e session ordinaire de l’assemblée générale du CNPB, intervenue le 31 janvier 2018, avait pris ces décisions dans un contexte délétère autour de l’élection du nouveau président. On se souvient que deux candidats avaient été annoncés dans les médias: Elie Ouédraogo, DG de la société minière SEMAFO, membre du bureau sortant dans lequel il occupe le poste de chargé des relations extérieures et de la coopération; c’est ce dernier qui a présidé la dernière assemblée générale en l’absence du président Birahima Nacoulima empêché.
Dr Elie Ouédraogo paraissait comme le candidat naturel à la succession de Birahima Nacoulima si on s’en tient à la tradition au CNPB qui veut que ce soit un membre du bureau qui succède au président sortant.
Le second candidat est Apollinaire Compaoré, président du groupe Planor et patron de Télécel, et qui vient d’obtenir l’agrément pour sa banque; Wend Kuni Bank. Il n’est pas membre du bureau, mais plutôt conseiller audit bureau pour le compte du Syndicat autonome des opérateurs économiques du Burkina (SAOE-B).
Cette seconde candidature a apparemment semé le trouble au Conseil national du patronat. Il est ressorti lors de la conférence de presse de présentation des membres du comité de relecture que le PCA du groupe Planor n’avait pas fait acte de candidature comme le prévoit les textes. Sa candidature a pourtant été fortement médiatisée, et des tractations ont même eu lieu afin de trouver une issue consensuelle à la crise; surtout que les partisans du candidat Compaoré s’étaient mobilisés pour participer à l’élection et craignaient que leur champion ne soit exclu du jeu. Le report de l’élection a été à la demande du ministère du Commerce qui craignait des troubles. C’est ainsi que le bureau en a profité pour relire les textes pour les adapter à la législation actuelle, notamment à la loi 064 régissant les associations. Pour la relecture en cours des textes, Harouna Toguiyeni estime que le principe de base sera le même. Le collège électoral sera constitué des membres statutaires à jour de leurs cotisations, et tout candidat devra être parrainé ou devra être présenté par un groupement professionnel. On en saura un peu plus le 13 juin sur les grands axes des nouveaux statuts et règlement intérieur, après l’atelier de validation des projets de textes statutaires par l’ensemble des membres du CNPB ; surtout sur les conditions d’éligibilité du président.
FW