Les possibilités d’accès à l’énergie solaire photovoltaïque sont en passe de changer les habitudes des consommateurs, y compris chez les entreprises et les institutions.
Profitant des intéressantes solutions liées au solaire, notamment la baisse des coûts, la facilité de son entretien et aussi sa nature écologique, certaines entreprises ont carrément opté de produire pour leur propre consommation. Un choix d’autonomisation vis-à-vis de la fourniture facturée de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) qui ne cesse de compter ses adeptes.
A ce jour, plus d’une dizaine de structures, notamment des entreprises privées, des ONG, des institutions nationales et des établissements publics, ont installé leurs muni-centrales solaires ou sont en voie de le faire.
L’une des toutes premières initiatives de mini-centrale solaire pour une auto-alimentation a été lancée par la banque Société Générale Burkina Faso (SGBF) en 2010. Selon les données de l’Autorité de régulation du sous-secteur de l’électricité (ARSE) du Burkina Faso, la centrale de la SGBF a aujourd’hui une puissance de 500 kiloWatts crêtes (kWc). A l’inauguration de la centrale solaire de la SGBF, en avril 2010, l’on avait évoqué un dispositif constitué de 504 panneaux de 170 Wc chacun, déployés sur les toits de la banque. Sa réalisation a coûté 420 millions de FCFA. Quant à la production journalière de cette centrale, elle est estimée à 425 kWh. Le système injecte directement de l’énergie dans les circuits électriques de la banque. Il est doté d’un mécanisme intelligent qui priorise sa production sur celle de la SONABEL, qui vient juste combler le reliquat qui correspond à 35% des besoins en énergie. Le projet de la SGBF figure parmi les plus grandes puissances installées pour une consommation privée.
Selon les dirigeants de la banque, ils dégageront sur la durée de vie des installations (25 à 30 ans) un gain sur plus de 15 ans du tiers de leurs factures d’électricité. Outre la SGBF, il y a eu depuis 2010 une floraison d’initiatives avec des puissances moins importantes.
L’ONG TRADE a installé une puissance de 15 kWc en 2010. La ferme de spiruline de l’OCADES de Koudougou dispose, depuis 2010 également, de 30 kWc. L’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), basé à Ouagadougou, quant à lui, dispose depuis 2012 de sa propre installation d’une puissance de 30 kWc.
En 2014, l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT), un institut spécialisé du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) du Burkina Faso, autoproduit une énergie de 40 kWc. Le CNRST, de son côté, produit 37 kWc depuis 2014. La fièvre de cette autoproduction de l’énergie solaire photovoltaïque a même gagné des institutions de la République. Le ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, anciennement appelé ministère de l’Environnement et du Développement durable, a déployé sur le toit de son bâtiment administratif 378 modules photovoltaïques monocristallins qui offrent une puissance de 78 kWc. Le coût de mise en œuvre de cette mini-centrale est de 225 millions de FCFA.
Au-delà du ministère en charge de l’Environnement, naturellement concerné par la question des énergies renouvelables dont le solaire, la présidence du Faso est aussi devenue autoproductrice d’énergie solaire depuis 2013. La puissance de la centrale du palais de Kosyam atteint 201 kWc.
Le Premier ministère et le ministère des Mines et de l’Energie ont également présenté des projets d’autoproduction énergétique qui est en cours.
Sur la liste des autoproductrices déjà confirmées, on note également l’Ambassade du Danemark au Burkina et l’Ecole Dassagho. Les enjeux de ce choix d’autoproduction résident à la fois dans la volonté, à long terme, de réduire la facture d’électricité de ces structures et celle de disposer d’une alternative aux multiples délestages.
Joël BOUDA