Le mercure social repart à la hausse. Des régies financières à la santé, en passant par les affaires étrangères, les administrateurs civils et le syndicat des travailleurs de l’agriculture, tous sont en ordre de bataille. La pause observée jusque-là avait permis de nourrir le débat sur la remise à plat des rémunérations. C’est au moment où s’annonce le fameux forum que les préavis de grèves des syndicats s’amoncellent sur le bureau du président du Faso. Cette avalanche d’annonces d’arrêts de travail coïncide avec la polémique née de la publication des avis du Conseil d’Etat sur l’illégalité des sit in. Toute chose qui promet des mois de mai et de juin mouvementés. Le gouvernement sera sur deux fronts: le premier consistera à gérer au mieux les effets de ces grèves sur l’administration et en atténuer les désagréments pour les usagers.
C’est sa responsabilité de garantir le service public, quel que soit l’humeur des travailleurs. Le second front est celui qu’il vient d’ouvrir sur l’illégalité du sit in. Le gouvernement a voulu se prémunir d’une couverture juridique avant de prendre des mesures pour lutter contre la prolifération des sit in ces derniers temps. Pour les syndicats, cet avis est une provocation, et il n’est pas exclu qu’ils trainent dans le meilleur des cas le gouvernement devant la justice ou les institutions internationales du travail. Ce ne serait là qu’un moindre mal. Parce que le risque est grand que cette divergence d’interprétation fasse l’objet d’un nouveau point de revendication pour les centrales syndicales. Il va donc y avoir du sport !
Abdoulaye TAO