Les syndicats sont très forts sous le régime de Roch. C’est un constat. Ils revendiquent, et c’est le gouvernement qui doit négocier. C’est ce qui s’est passé encore avec la grève au MINEFID.
Jusqu’à la veille de cette grève, les 4 et 5 avril, l’on s’attendait à un accord pour l’éviter. Hélas! Peine perdue. Des divergences sont apparues, selon le gouvernement, et n’ont pas permis de concilier les parties : il s’agit du «statut sécurisant pour tous les agents du MINEFID» et du point sur les réformes qui seraient entreprises au sein du MINEFID sans l’adhésion des travailleurs. La coordination des syndicats a soutenu tout le contraire et maintenu son mouvement de grève, accusant le gouvernement d’avoir déserté la table des négociations.
Le vœu est qu’elles le reprennent très vite; le temps pour les uns et les autres de compter les points après ce premier round; car, tel que c’est parti, il y en aura bien d’autres. Le gouvernement va estimer le manque à gagner de ces deux jours non-travaillés pour les caisses de l’Etat, et surtout leurs conséquences sur le financement de son programme d’activités. L’ampleur des conséquences est liée à la mobilisation des grévistes. En fonction des dégâts, le gouvernement décidera de maintenir le dialogue ou d’aller au bras-de-fer avec eux. C’est cynique, mais ce sera comme ça !
Sagesse et lucidité devraient guider les protagonistes afin d’éviter un deuxième round de grève qui replongerait le pays dans le cycle non vertueux des débrayages à tout va. Le pays réel, quant à lui, observe pour le moment, dans le silence.
Abdoulaye TAO