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Salaires et autres rémunérations : Attention aux dérapages!

 

Gouvernement cherche très bon artificier pour désamorcer conflits sociaux en 2018 ! L’équipe de Thiéba en a urgemment besoin pour réussir l’année fiscale en termes de performances des régies de recettes. 75 jours non-travaillés pour fait de grève! Ce, pour seulement le ministère des Finances.
Si 2018 est à l’image de 2017, on est tous mal barrés. Le département des Finances mobilise toutes les énergies pour maintenir le dialogue avec les partenaires sociaux, foi du chef de département devant les députés. La question n’est plus le maintien du dialogue. Le gouvernement n’a seulement pas le choix.
C’est le résultat qu’il produit sur le terrain qui importe. Le dialogue n’a jadis pas empêché la multiplication de grèves. Ces grèves ont été sanctionnées par des accords avec des incidences financières importantes pour le budget de l’Etat. En son temps, L’Economiste du Faso avait prévenu que 2018 risquait d’être marquée par des grèves pour revendiquer la tenue des engagements pris lors de la signature de ces accords.
C’est dans un tel contexte que le président du Faso a annoncé en fin d’année l’ouverture de concertations autour de la remise à plat du système de rémunérations des agents de la Fonction publique. Avec l’inflation des revendications, certains voyants du tableau de bord budgétaire pourraient passer au rouge si rien n’est fait. En clair, il y a un risque que le gouvernement ne tienne pas à terme ses engagements. Que faire, ou plutôt comment faire, pour éviter d’en arriver là ?
L’esprit des concertations voulues avec les «forces vives» est pour le gouvernement d’échanger afin d’aboutir à un système soutenable et durable de rémunérations. Ce qui est également aussi louable que son sens d’anticipation. Mais, les syndicats ont déjà posé des préalables tant en ce qui concerne le format de la rencontre que les sujets à aborder. C’est eux qu’il faut rassurer et convaincre que les décisions qui vont être prises participent de l’intérêt général et, partant, de l’intérêt des travailleurs.
C’est par un travail pédagogique qu’il faut arriver à les en convaincre pour gagner leur pleine participation à ce processus. Il faudra donc les rassurer, car le risque est grand de voir les syndicats se braquer. Ils voudront d’abord conserver becs et ongles les acquis de leurs luttes, y compris les engagements déjà contenus dans les protocoles déjà signés.
Ce qui risque de compliquer un tant soit peu les choses, c’est le débat actuel autour des fonds communs; ces rémunérations complémentaires qui tendent à dépasser le salaire dans certains cas.
Le MINEFID, devant l’Assemblée nationale, a déclaré qu’il était gêné d’en parler. C’est la preuve qu’il y a un problème. Il ne s’agit pas de supprimer les fonds communs; mais de les appréhender autrement. C’est un système qu’il faut revoir, et les changements sont toujours difficiles à faire accepter quand les protagonistes n’ont pas la même vision.
C’est pour cela qu’il faut arrêter le lynchage des bénéficiaires des fonds communs comme s’ils les percevaient de façon indue. Si les fonds communs se sont démocratisés ces dernières années sous le régime de Blaise Compaoré, celui de Roch Kaboré n’est pas en reste non plus de cet élan. Car c’est sous lui que certaines corporations ont été cadeautées; gonflant ainsi la masse salariale; parce que le président ne voulait pas d’un début de mandat troublé. Et les syndicats ont bien compris et tiré parti de ce positionnement du gouvernement, au point où, pour aller vite, certains syndicats ont vite fait «d’écarter» leur ministère de tutelle pour avoir comme interlocuteur le Premier ministre.
Des observateurs y ont vu une faiblesse de la capacité de négociations des membres du gouvernement. C’est peut-être vrai; mais, une chose est sûre, les syndicats sont devenus forts, et même très forts. Ainsi, l’épisode de la mise à plat du système de rémunérations est un exercice risqué. Il va peut-être faire des étincelles.
La coordination des syndicats du MINEFID a lancé un préavis pour cette semaine. Pas sûr que le gouvernement arrive à le désamorcer. S’il y arrive, ce sera alors un bon signe pour la suite. Mais dans le cas contraire, ce ne sera pas faute d’avoir essayé; et les Burkinabè observent.

JB


Les syndicats pas contents

La coordination des syndicats du MINEFID n’a apparemment pas apprécié le fait que leur ministre de tutelle soit allé devant la représentation nationale pour répondre à une question d’actualité, liée justement au préavis en cours et aux fonds communs, au motif qu’il aurait dû leur réserver sa réponse. Cette critique a été réitérée sur le plateau de BF1 par un représentant du syndicat en des termes peu amènes. Mais, voyons, c’était quand même l’Assemblée nationale!

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