En juin 2013, voici ce qu’écrivait L’Economiste du Faso à l’annonce de la mise en place d’une société de transformation de fruits et légumes: «En 2014, si tout va bien, le Burkina aura une usine de transformation de la tomate et de la mangue avec l’ouverture de la société de transformation des fruits et légumes basée à Loumbila. Si, pour la mangue, l’usine DAFANI de Orodara atténue depuis quelques années seulement la détresse des producteurs en rachetant une bonne quantité de la mangue récoltée; les producteurs de tomate de Yako, Ouahigouya, Loumbila, Bazéga ne savaient que faire de leurs stocks qui pourrissaient sur les marchés, faute de moyens adaptés de conservation ou de transformation; le temps de conservation d’une tomate ne dépassant pas quelques jours.
Un casse-tête pour les producteurs, obligés de brader leurs récoltes aux acheteurs étrangers, notamment ghanéens, qui disposent chez eux de méthodes appropriées pour la conservation».
Grosse désillusion cinq ans après. La société a brassé de l’argent; des millions de francs; pour sa mise en place. La STFL naquit, certes, mais n’eut pas le temps de faire ses premiers pas. Elle est en restructuration depuis une année, suite à une crise de gestion.
Les 250 tonnes de fruits et légumes à transformer par jour ne sont restées qu’une chimère. Et, pour les producteurs et les organisations paysannes qui ont placé beaucoup d’espoirs en cette usine, c’est toujours la galère.
Les contrats d’approvisionnement qui devraient garantir des revenus réguliers et plus importants devront attendre encore un peu; le temps que les autorités sortent la STFL de son bourbier actuel. Le nouveau ministre du commerce semble en faire son cheval de bataille. Réussira-t-il là ou ses prédécesseurs ont fait chou blanc?
Abdoulaye TAO