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Migrants climatiques : 140 millions de personnes touchées d’ici à 32 ans

 

Selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, d’ici à 32 ans, plus de 140 millions de personnes seront contraintes de migrer à l’intérieur de leurs propres pays à cause de l’aggravation des effets du changement climatique.
Cette étude concerne 3 régions du monde densément peuplées, à savoir l’Afrique subsaharienne (86 millions), l’Asie du Sud (40 millions) et l’Amérique latine (17 millions).
Mais, il est encore temps d’éviter le pire: le nombre de migrants climatiques internes pourrait être réduit de 80 % (soit 100 millions de personnes), grâce à des mesures concertées au niveau mondial et national.
«Il est encore temps d’anticiper les conséquences du changement climatique avant qu’elles ne s’aggravent; mais, bientôt, il sera trop tard. Les mesures que les villes prennent maintenant pour faire face à l’arrivée grandissante de migrants fuyant les zones rurales et faciliter leur accès aux études, à la formation professionnelle et à l’emploi seront payantes à long terme.
Il est également important d’aider les gens à faire le bon choix entre rester là où ils vivent ou se déplacer là où ils seront moins exposés aux dérèglements du climat», a déclaré la directrice générale de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva. Pour ce faire, l’étude de l’institution recommande de passer à l’action sur trois fronts.
La crise est évitable: selon le rapport, les pays pourraient réduire de 80 % le nombre de personnes qui seront contraintes de migrer à cause du changement climatique d’ici à 2050.
Comment ? En améliorant les politiques publiques dans trois principaux champs d’action:
Réduire sans tarder les émissions de gaz à effet de serre
Il faudra une action climatique forte au niveau mondial pour parvenir à une réduction des émissions de gaz à effet de serre, et qui permette de limiter la hausse de la température en dessous de 2°C d’ici à la fin du siècle (soit l’objectif de l’accord de Paris sur le climat adopté en décembre 2015). En supposant que l’on y parvienne, les pays n’échapperont pas aux flux migratoires internes que provoqueront les dérèglements climatiques. Mais, l’ampleur de ces déplacements de populations sera d’autant plus grande que les niveaux d’émissions ne seront pas maîtrisés : le réchauffement planétaire qui en découlera pourrait bouleverser des systèmes de subsistance et des écosystèmes, créant ainsi les conditions d’une intensification des migrations climatiques.

Intégrer la migration climatique dans la planification du développement
Les pays doivent intégrer d’urgence la migration climatique interne dans leurs plans nationaux de développement. Alors qu’ils peuvent s’attendre à voir un grand nombre d’habitants quitter des régions exposées à un risque climatique grandissant pour s’installer dans des zones déjà fortement peuplées, on observe dans la plupart des régions l’absence de législations, de politiques et de stratégies susceptibles d’accompagner ce phénomène. Des mesures doivent être prises à chaque étape de la migration (avant, pendant et après le déplacement) pour assurer la résilience et les perspectives de développement de toutes les personnes touchées.

Investir maintenant pour améliorer les connaissances sur les migrations climatiques locales 
Il faut investir davantage pour mieux contextualiser et comprendre la nature et l’ampleur des migrations causées par le changement climatique. Ces investissements essentiels doivent permettre d’entreprendre des travaux de recherche fondés sur des données probantes et de procéder à des exercices de modélisation au niveau de chaque pays.
En la matière, les pays pourront compter sur de nouvelles sources de données -à l’instar des images obtenues par satellite ou par téléphonie mobile- et sur de meilleures prévisions climatiques pour améliorer la qualité de l’information sur les risques de migrations causées par les dérèglements du climat.

NK

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