Le Pr Bado a encore fait parler de lui. Chez nos confrères Burkina Info ; comme à son habitude, il n’a épargné personne. Aussi bien ses amis que ses adversaires politiques. Du coup, cette sortie n’a laissé encore personne indifférent au point où certains se demandent s’il n’est pas devenu risqué pour un média de lui accorder sa tribune. Laurent Bado, en assénant ses vérités, en dénonçant les attitudes de ses contemporains, frôle quelquefois l’injure et la diffamation dans ses propos.
Les deux anciens ministres de la Culture qui sont membres du PAREN, son parti, en ont pris pour leurs grades. Ce Bado-là, faut-il lui accorder une licence pour ce qu’il dit des autres ? L’ostraciser reviendrait à se priver des lumières de cet intellectuel ; unique en son genre ; qui excelle non seulement dans la critique, mais également dans les propositions concrètes pour faire sortir son pays de cette zone de pauvreté. Tenez! Pour remettre les compteurs à zéro, sur les deniers publics, il propose un deal avec les personnes qui sont redevables aux caisses de l’Etat (détournements, restes à recouvrer d’impôts, etc.): elles reconnaissent «leur forfait», s’engagent à rembourser effectivement une partie, contre une sorte d’amnistie. Celle de ne pas aller en prison. Ainsi, pour lui, on tournerait plus facilement la page des «voleurs de la République» et mettrait en œuvre une nouvelle éthique.
C’est une solution entre plusieurs autres au moment où l’opposition politique fait la promotion d’une justice transitionnelle pour solder les crimes politiques et économiques. L’avantage de l’offre du Pr Bado, c’est un dosage entre la justice pénale et le pardon.
Cet homme, malgré ses défauts affichés, fait dans la sincérité au point où les «pro» de la politique pourraient le prendre pour un naïf. Justement, parce qu’il n’est pas dans les mêmes dispositions d’esprit qu’eux. o
Abdoulaye TAO
Commentaires