Initié entre 2005 et 2006, le projet urbain d’aménagement des barrages N°1, 2 et 3 de la ville de Ouagadougou est à présent porté par le PNDES. Inscrit parmi les projets structurants, il est disponible pour être exécuté sous la formule de partenariat public-privé (PPP). Son coût total est estimé à 214, 63 milliards de F CFA, soit environ 32,5 millions d’Euros.
C’est un gigantesque projet de valorisation à des fins économique, touristique et environnementale qui concerne non seulement les trois cuvettes d’eau, en forme de chapelet, situées au Centre-Nord de Ouaga, mais aussi ses berges élargies sur un rayon touchant de nombreuses habitations dans les quartiers riverains (Dapoya, Paspanga, Nemnin, etc.). C’est d’ailleurs pourquoi il est prévu une procédure d’expropriation et de relocalisation, suivant les dispositions légales, des habitants de la zone du projet. Selon le point initial, ce sont 829 cours en zone lotie et 781 parcelles irrégulières sur des espaces non-lotis qui ont été recensées dans le périmètre.
Le projet d’aménagement des 3 barrages urbains à Ouaga vise à la fois des objectifs d’urbanisation cohérente, de préservation de l’environnement et de développement du tourisme ; renforçant la dimension de la capitale comme ville d’accueil et pôle culturel dans le prolongement des manifestations comme le FESPACO et le SIAO.
C’est ainsi que le projet doit permettre de résoudre le problème des zones inondables et de l’insalubrité dans le périmètre. Il va aussi préserver et créer, dans la continuité du parc urbain Bangr-Weogo, l’écosystème servant de réservoir environnemental.
Quant aux infrastructures et aux activités de loisirs liées à l’eau qui sont prévues pour être réalisées, elles permettront de faire du tourisme au Burkina «l’industrie du 21e siècle».
Par ailleurs, le projet serait un complément au projet ZACA, qui a permis de dégager une Zone d’activités commerciales et administratives en plein centre de la capitale. Le projet est bâti autour de quatre pôles d’activités correspondant à des unités spatiales homogènes. De nombreuses infrastructures, à la fois utilitaires, écologiques, artistiques et touristiques, sont prévues pour soutenir ces différents pôles d’activités.
La première unité spatiale vise la préservation de l’environnement. Cette dimension du projet va permettre de développer l’aquaculture dans le lac N°1.
Un promontoire réalisé, par l’élargissement du remblai de la digue du barrage N° 3, va créer un parcours accompagné de lieux de détente et jalonné de petits commerces.
Dans le même volet, il est aussi prévu «une esplanade d’aboutissement de l’Avenue Dimdolbsom», qui part du Rond-point des Nations-Unies. En face de l’esplanade, un jeu d’eau monumental sera réalisé dans le plan d’eau. Cette option vise à améliorer l’accessibilité des aménagements autour des trois barrages à partir du centre-ville, en continuité de la prestigieuse Avenue Kwame N’Krumah.
Pour ce qui concerne la deuxième unité spatiale qui met en valeur un pôle touristique, les investissements, prévus essentiellement sur le plan d’eau du barrage N°2, sont : «Un port de plaisance et un complexe multimédia», «un village touristique », « un aquapark », « un complexe sportif», «une ferme équestre», «un terrain de golf» et «un complexe hôtelier» développé tout le long de la berge nord.
La troisième unité spatiale s’intitule «Affaires et commerce ». On aura à ce niveau «une cité des affaires» dans le prolongement de l’hôtel Silmandé. Il est aussi prévu «un pont monumental» associé à une salle de conférences. C’est un pont à niveau qui sera érigé sur l’ancien pont reliant les quartiers Paspanga et Tanghin. «Le niveau inférieur est réservé à la circulation, tandis que le niveau supérieur alignera des galeries marchandes. Des petits voiliers stationneront sur une plateforme d’embarcation», nous renseigne le fiche technique du projet. La quatrième unité spatiale du projet est celle des parcelles à usage d’habitation. Le projet va dégager des parcelles viabilisées qui seront destinées à la construction de maisons d’habitation individuelle ou collective de standing moyen ou élevé. Le plan d’exécution du projet prévoit plusieurs étapes. Tout commence par la viabilisation et la réalisation de toutes actions tendant à préserver l’environnement naturel du site des trois barrages. Ensuite, il y aura la construction du pont monumental et de la salle de conférences. Puis, la promotion des parcelles à usage d’habitation, de commerce ou à usage mixte et, enfin, la promotion des infrastructures allant dans le sens du développement des affaires et du tourisme.
Karim GADIAGA
Un ensemble reparti en 22 projets distincts
Suivant la volonté du PNDES, la réalisation du projet d’aménagement des barrages urbains est prévue sur la période 2018-2023. Il a un coût global de 214,63 milliards de F CFA, mais le schéma d’exécution a identifié chaque infrastructure comme un projet distinct, avec son coût séparé. Ainsi, suivant la formule PPP, le partenaire privé ou les partenaires techniques et financiers de l’Etat (PTF) peuvent prendre en charge le projet global ou choisir la composante qui les intéresse.
A ce stade, les études de faisabilité du projet comportent notamment le rapport de faisabilité économique et financière, l’élaboration du schéma d’aménagement des barrages comprenant les études architecturales, la définition et la conception des ouvrages et infrastructures et aussi le rapport d’étude complète et détaillée de l’impact sur l’environnement.